Éco-Business

Industrie : perspectives contrastées selon les secteurs

Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) dévoile dans sa note trimestrielle de conjoncture les dynamiques récentes et les perspectives pour les secteurs clés de l’économie marocaine. Industrie manufacturière, énergie, environnement ou encore construction, chaque domaine affiche des trajectoires distinctes, oscillant entre consolidation et défis persistants.

Au 3e trimestre, l’industrie manufacturière a affiché une production en hausse, soutenue par des branches stratégiques telles que l’industrie chimique et la fabrication de produits minéraux non métalliques. Cette dynamique s’est accompagnée d’un taux d’utilisation des capacités de production (TUC) de 77%, un chiffre révélateur d’une optimisation notable des infrastructures industrielles.

Cependant, tout n’est pas exempt de tensions. Plus d’un tiers des entreprises du secteur ont signalé des difficultés d’approvisionnement en matières premières, majoritairement importées, et 15% des chefs d’entreprise jugent leur trésorerie fragile. Malgré ces écueils, les carnets de commandes demeurent globalement à un niveau jugé normal, reflétant une demande interne et externe relativement stable.

Phosphates et énergie, des trajectoires contrastées
Dans l’industrie extractive, les phosphates continuent d’être un moteur central de croissance, avec une production en nette amélioration. Cette performance a permis une augmentation des prix de vente, bien que l’emploi dans le secteur ait reculé, marquant un paradoxe qui pourrait s’expliquer par des gains de productivité ou des contraintes structurelles.

Du côté de l’industrie énergétique, la production a également progressé, portée par l’activité accrue dans la distribution d’électricité et de gaz. Toutefois, cette embellie n’a pas suffi à empêcher une baisse des effectifs, signalant une probable automatisation ou une rationalisation des opérations.

Stabilité dans l’environnement, dynamisme dans la construction
De son côté, l’industrie environnementale affiche une tendance au calme, avec une production stable, notamment dans le secteur du captage et de la distribution d’eau. Cette constance s’est traduite par des carnets de commandes à un niveau normal et une stabilité de l’emploi, des indicateurs qui témoignent d’une certaine maturité dans ce domaine.

En revanche, le secteur de la construction se distingue par un regain d’activité. La hausse dans les branches du génie civil et des travaux spécialisés a contribué à un TUC de 66%, tandis que l’emploi a suivi une courbe ascendante.

Cependant, les défis ne manquent pas. En effet, 16% des entreprises de ce secteur signalent des difficultés d’approvisionnement en matières premières, et 35% des chefs d’entreprise font état de problèmes de trésorerie.

Des anticipations prudentes mais positives
Pour le 4e trimestre, les prévisions tracent des perspectives contrastées selon les secteurs. Les entreprises de l’industrie manufacturière anticipent une nouvelle hausse de leur production, particulièrement dans les industries automobile et chimique. L’industrie extractive, quant à elle, devrait poursuivre sur sa lancée, soutenue par l’augmentation de la production de phosphates.

Cependant, l’industrie énergétique pourrait connaître un recul, notamment en raison d’une baisse prévue dans la production et distribution d’électricité et de gaz. Parallèlement, l’emploi devrait rester stable dans l’industrie environnementale, où la stagnation de la production est également attendue. En construction, les chefs d’entreprise affichent un optimisme mesuré, prévoyant une amélioration globale de l’activité et une augmentation des effectifs.

Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO



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