Edito. L’heure des preuves
Les partenariats ne se mesurent pas aux promesses verbales, mais aux actes tangibles. Le message délivré par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, à l’occasion de la visite d’Oliver Varhelyi, Commissaire européen chargé de la Politique de voisinage et de l’Élargissement, est on ne peut plus limpide.
Le contexte justifie largement cette position, ne serait-ce qu’en lien avec le dossier des accords de pêche et agricole, piliers fondamentaux de la coopération maroco-européenne. Ceux-ci ont, en effet, pâti de manœuvres dignes d’un chantage juridique et économique orchestré par certains milieux en Europe et ailleurs.
Or, le Royaume étant intraitable sur la ligne rouge que représente son intégrité territoriale, l’avertissement lancé en filigrane du discours royal à l’occasion de l’anniversaire de la Marche Verte, impose désormais à l’Union européenne de clarifier sa position face aux provocations qui menacent l’équilibre de cette coopération stratégique.
Pour le Maroc, qui affiche sa volonté de consolider un partenariat solide avec l’Europe, la balle est désormais dans le camp de Bruxelles. Les déclarations de bonne intention affluent des capitales européennes, mais l’heure est aux actions concrètes. Les «actes et non les paroles», selon les mots de Bourita, seront le véritable test de la sincérité des engagements européens.
De son côté, si le Royaume a plus d’une fois démontré qu’il est un partenaire stratégique incontournable pour le Vieux continent, il n’entend plus être l’otage de décisions unilatérales ou politisées. Aujourd’hui, pour Bruxelles, la volonté de prouver son attachement à ce partenariat signifie dépasser la simple rhétorique et contrer les obstacles qui viennent entraver cette relation, par une prise de position claire et des mesures assumées. Les contours du prochain cap sont tracés !
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO