Leadership Africain : l’ESSEC Business School – Campus Afrique déploie un programme pour relever les défis du continent
L’ESSEC Business School – Campus Afrique Campus Afrique lance l’IPBA, un programme intégré sur cinq ans, conçu pour former des leaders engagés dans le développement économique et social du continent.
Avec sa jeunesse débordante, l’Afrique incarne une promesse, mais aussi un défi majeur. Tandis que la démographie s’envole, les économies peinent à absorber les flux de diplômés, exposant des millions de jeunes à une impasse professionnelle. Une réalité amplifiée par des marchés du travail inadaptés et un monde en mutation accélérée. Cette équation complexe interpelle non seulement les gouvernements et les entreprises, mais aussi les institutions académiques, appelées à repenser leurs modèles pour répondre aux défis du siècle.
L’ESSEC Business School – Campus Afrique a choisi d’y apporter sa réponse avec le lancement de l’International Program in Business Administration (IPBA). Présenté en marge du forum des Doyens et Directeurs de l’Association des Écoles de Commerce Africaines (AABS), ce programme intégré, dispensé en anglais sur cinq ans, allie bachelor et master. Son objectif? Former des leaders capables d’accompagner le développement du continent africain en articulant une vision globale et un enracinement local.
Approche transdisciplinaire
Dès la première année, l’IPBA propose une approche transdisciplinaire, conjuguant sciences économiques, management, technologie et sciences humaines. «Nous devons préparer les jeunes non seulement à comprendre le monde tel qu’il est, mais surtout à le transformer», explique Hugues Levecq, directeur général du campus Afrique.
Cette philosophie guide un cursus qui mise sur la pensée critique et la créativité, tout en exposant les étudiants à des expériences académiques sur trois continents: Afrique, Europe et Amérique du Nord. L’ESSEC ne se contente pas de former des diplômés.
À travers l’IPBA, l’objectif est d’éveiller une conscience de l’impact, en mobilisant les étudiants sur des problématiques concrètes du continent. Qu’il s’agisse de questions géopolitiques, d’entrepreneuriat ou d’enjeux liés aux chaînes d’approvisionnement, les enseignements se nourrissent d’études de cas et d’exemples ancrés dans les réalités africaines. Ces ancrages se poursuivent par des stages et des mobilités internationales, façonnant des parcours aussi enrichissants qu’exigeants.
Depuis son implantation au Maroc il y a sept ans, l’ESSEC multiplie les initiatives pour marquer son empreinte sur le continent. Partenariats avec des institutions académiques, collaboration avec des associations comme TIBU, projets d’innovation et d’accompagnement entrepreneurial, autant d’exemples qui traduisent un engagement constant à générer de la valeur pour l’écosystème local.
«L’enjeu dépasse la seule formation. Il s’agit d’accompagner les jeunes pour qu’ils deviennent acteurs du développement économique et social», insiste Levecq.
Le programme s’inscrit dans une stratégie globale de l’ESSEC, baptisée «Transcend», qui repose sur quatre piliers mêlant une éducation transformative, un leadership multiculturel, un management réinventé et un impact à grande échelle.
Dans ce cadre, l’IPBA se distingue par une approche qui dépasse la simple transmission académique, favorisant une réflexion transversale sur les défis spécifiques du continent et les solutions à y apporter. Elle s’engage à modeler des esprits capables d’imaginer des solutions inédites, ancrées dans les réalités africaines mais ouvertes sur le monde, en vue de bâtir un avenir plus durable pour le continent.
À Rabat, l’AABS trace l’avenir des business schools africaines
Comment transformer le potentiel démographique africain en moteur de développement? Lors du Forum des Deans et Directeurs de l’AABS tenu le 14 novembre dernier à Rabat par L’ESSEC Business School – Campus Afrique, les discussions ont convergé vers l’urgence de réinventer les modèles éducatifs pour répondre aux défis du continent.
«Créer des écoles agiles, capables d’innover dans leurs curriculums pour générer des talents plus rapidement, est essentiel», a insisté Timothy Chrispinus Okech, économiste kényan et doyen de l’USIU-Africa.
Le dividende démographique, perçu comme une opportunité unique, nécessite une approche qui allie formation rapide et pertinence des compétences. Dans un contexte marqué par les bouleversements technologiques, l’intelligence artificielle a également été au centre des débats.
«Nos écoles doivent apprendre à composer avec l’IA générative, tant dans l’enseignement que dans la manière de transformer les pratiques professionnelles», a déclaré Momar Dieng, mathématicien sénégalais et Chief Strategy and Partnerships Officer à l’AIMS.
En cela, les business schools africaines sont appelées à devenir des laboratoires d’innovation, capables d’accompagner les générations futures et de préparer un continent en pleine mutation.
Ayoub Ibnoulfassih / Les Inspirations ÉCO