Prix Carburant : une baisse au ralenti
La situation mondiale semble laisser de marbre le marché du pétrole. La tendance à l’international laisse présager des prix du baril relativement en baisse. Une donne qui se confirme d’ores et déjà puisque les prix à la pompe, notamment pour le diesel, devraient subir une légère contraction, de quelques centimes. C’est toujours ça de gagné et, visiblement, cet élan est parti pour durer.
Quelle tendance se dessine pour les prix du carburant durant cette première quinzaine du mois de novembre ?
À en croire les professionnels du secteur des hydrocarbures, la courbe des prix est plutôt descendante. Une bonne nouvelle pour les automobilistes qui verront, dès le premier novembre, leurs réservoirs gagner quelques litres.
Pour Mostafa Labrak, directeur général d’Energysim consulting et expert en énergie, en dépit du conflit géopolitique au Moyen-Orient, le cours du pétrole n’a pas subi d’incidence particulière. Bien au contraire, en dehors des périodes de stabilité, les cours du baril de Brent ont affiché un repli, notamment durant la dernière quinzaine du mois d’octobre, ce qui se répercute sur le prix du carburant au Maroc.
C’est ainsi que les prix à la pompe devraient enregistrer une baisse de quelques centimes, à l’image de la dernière diminution de 30 centimes opérée au début du mois dernier. Une donne de nature à alléger quelque peu la facture énergétique du pays surtout que cette tendance baissière a de fortes chances de se prolonger tout au long du mois de novembre. Le même constat est dévoilé du côté des stations-service dont les informations concernant la fluctuation des prix à la pompe sont fournies par les sociétés d’hydrocarbures.
Dans ce sens, selon la Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants des stations-service, une baisse est bel et bien prévue dès le début du mois prochain. Selon nos informations la baisse est de 20 centimes pour le diesel et l’essence se maintiendrait au même prix.
Tendance à la baisse
Par ailleurs, tout porte à croire que, sur la scène internationale, cette situation est bien partie pour durer. En effet, les pronostics laissent augurer un recul de l’or noir. Il faut noter que durant la période hivernale, la demande pour le pétrole recule au profit du gaz naturel. Ce qui contribue à une correction des cours mondiaux du pétrole. De plus, la demande à l’international demeure atone surtout que le moteur chinois est toujours en panne. Les prévisions à l’international abondent dans le même sens et prédisent un recul des cours des matières premières, dont le pétrole, en 2025.
Le dernier rapport Commodity markets outlook de la Banque mondiale corrobore cette théorie, soulignant au passage la surabondance de la production. Le rapport estime que l’offre mondiale de pétrole devrait excéder, au cours de l’année prochaine, la demande de 1,2 million de barils par jour en moyenne. En outre, plusieurs pays, hors OPEP et OPEP+ (Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés), devraient accroître leur production.
À noter toutefois que l’OPEP+ elle-même maintient d’importantes réserves, soit 7 millions de barils par jour, le double du niveau constaté en 2019, à la veille de la pandémie, précise la Banque mondiale.
Par ailleurs, dans le cas où les infrastructures pétrolières et gazières des principaux producteurs restent intactes, le rapport indique que le prix moyen annuel du Brent devrait tomber à 73 dollars en 2025, son niveau le plus bas depuis quatre ans, contre 80 dollars cette année. Mais si le conflit s’intensifiait d’ici la fin de l’année, une possible réduction de l’offre mondiale de pétrole de 2%, soit 2 millions de barils par jour, entraînerait des perturbations d’une grande ampleur. Si une situation similaire devait se reproduire, les prix du Brent augmenteraient fortement dans un premier temps, pour atteindre un pic de 92 $ le baril.
Par conséquent, la flambée des prix pourrait être relativement brève et le cours du pétrole s’établir en moyenne à 84 $ le baril en 2025. Cela représenterait une hausse de 15% par rapport à la prévision de base pour 2025, mais de seulement 5% par rapport à la moyenne de 2024.
En revanche, pour certains spécialistes, la tendance peut s’inverser dans le cas où Donald Trump revenait au pouvoir. L’ancien président étant favorable aux énergies fossiles, le prix du pétrole pourrait grimper. S’ajoute à cela l’éventualité que les pays de l’Opep+ ne réintroduisent pas les 180 kb/j de pétrole interrompus dans le cadre des réductions volontaires.
Par ailleurs, il convient de noter que la baisse des cours de pétrole n’a pas été favorable aux sociétés pétrolières dont le bénéfice s’est effondré durant le troisième trimestre.
Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO