Maroc : le FMI table sur une croissance modérée
Les prévisions de croissance du FMI pour le Maroc sont tombées mardi. L’institution de Bretton Woods prédit une croissance, modeste au regard des attentes. Elle se situerait à 2,8 % à fin 2024, puis s’accélèrerait à 3,6 % en 2025.
Le Maroc devrait enregistrer une croissance de 2,8% en 2024, suivie d’une accélération à 3,6% en 2025, selon les récentes projections du Fonds monétaire international (FMI). Ces prévisions ont été dévoilées dans la mise à jour des «Perspectives de l’économie mondiale», publiée lors des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale à Washington.
Cette croissance, modeste au regard des attentes, s’inscrit dans un contexte économique mondial marqué par de nombreuses incertitudes, et reste largement tributaire des évolutions régionales et internationales. L’institution de Bretton Woods souligne que l’inflation au Maroc devrait, quant à elle, être contenue, avec un taux prévu de 1,7% cette année et de 2,3% en 2025. Un indicateur qui reflète une certaine stabilité des prix, malgré les pressions inflationnistes observées à l’échelle mondiale.
Parallèlement, le taux de chômage, enjeu majeur pour l’économie, devrait atteindre 13,4% en 2024, avant de connaître une légère amélioration à 12,6% l’année suivante.
Le FMI estime cependant que les efforts en matière de politique de l’emploi se maintiendront pour accompagner cette dynamique de croissance et réduire les inégalités sur le marché du travail. Sur le plan extérieur, le solde du compte courant du Maroc devrait rester déficitaire, à hauteur de (-2,0%) du PIB en 2024, puis (-2,3%) en 2025, témoignant de la persistance des déséquilibres commerciaux structurels.
Ce déficit, couplé aux incertitudes inhérentes à la conjoncture mondiale, impose au Maroc de renforcer sa compétitivité internationale en vue d’attirer davantage d’investissements étrangers pour soutenir ses objectifs de croissance à long terme.
À plus long terme, le FMI prévoit une croissance de l’ordre de 3,4% à l’horizon 2029, conjuguée à un ralentissement de l’inflation à 2,0%. Cette projection s’inscrit dans la continuité des réformes entreprises par le Royaume, mais souligne également la nécessité d’accélérer la diversification de l’économie pour faire face aux défis futurs, notamment ceux liés aux chocs externes.
En comparaison, la croissance devrait s’établir à 2,1% en 2024, avant de bondir à 4,0% en 2025 au niveau de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). Toutefois, cette reprise régionale s’accompagnera d’une inflation toujours élevée, estimée à 14,8% en 2024 et 11,6% en 2025.
Ces perspectives économiques, bien que prudentes, illustrent l’enjeu crucial pour le Maroc de maintenir un cap réformateur tout en s’adaptant aux fluctuations internationales. Le défi sera de conjuguer stabilité macroéconomique, attractivité des investissements et inclusion sociale pour favoriser une croissance plus robuste et équitable.
A.I. / Les Inspirations ÉCO