Éco-Business

Ecosystème startup : la dynamique de financement enclenchée

L’écosystème startup est en phase d’effectuer un pas de géant. La nouvelle stratégie digitale 2030, porteuse de nouveaux espoirs pour l’ensemble du secteur, a d’ores et déjà commencé à stimuler le tissu économique. D’ailleurs, le patronat a exprimé son engagement à travers le lancement d’une offre dédiée aux startups.

L’heure est au changement. La nouvelle stratégie digitale 2030, qui veut donner un coup de boost à l’économie numérique, affiche des objectifs très ambitieux, notamment pour l’écosystème des startups auquel une attention particulière est accordée. Et pour suivre cette dynamique, les opérateurs privés sont vite allés en besogne en lançant une offre dédiée aux startups, intitulée «CGEM for Tech Founders».

Engagement du secteur privé
L’objectif est de participer à l’émergence de cet écosystème en lui proposant un accompagnement à ces entrepreneurs, notamment pour leur faciliter les démarches administratives à travers des corridors dédiés établis avec des organismes nationaux. L’offre leur permettra également de prendre part aux événements du patronat pour favoriser le networking et l’accès au marché. Des obstacles qui entravent généralement les entrepreneurs.

«Nous avons toujours apporté notre pierre à l’édifice à travers différentes initiatives ou encore notre force de proposition. Nous comptons consolider cet engagement et lancer incessamment de nouvelles initiatives. Il s’avère aussi indéniable de créer un environnement propice qui permet de financer les startups et les erreurs, car seulement 10% arrivent à survivre à long terme. De plus, en 2023, le financement des startups domiciliées au Maroc s’est élevé à 17 millions de dollars, ce qui représente à peine 0,5% du financement du continent. Cela montre que nous avons encore du chemin à faire», souligne Chakib Alj, président du patronat.

Dans son allocution, la ministre de la Transition numérique, Ghita Mezzour, a mis en exergue le volet relatif à l’émergence de l’économie numérique dans la nouvelle stratégie digitale.

«Il est important de digitaliser notre tissu économique et l’économie numérique. L’objectif reste d’accroître l’écosystème startup et d’inciter à son internationalisation. Nous voulons également créer des licornes. Pour ce faire, un cadre incitatif adapté au numérique, comme la prime à l’emploi, dans le souci de valoriser les futurs talents. Ainsi, la stratégie vise à libérer le potentiel des startups. L’enjeu est d’en créer plus et de faciliter les mécanismes de financement. La bonne nouvelle est que la trajectoire commence à se dessiner, puisqu’entre 2022 et 2023, les levées de fonds ont augmenté de 250%, ce qui a permis au Maroc de gagner 11 places en Afrique, à ce niveau», insiste la ministre.

Une initiative en marche
Dans la même perspective, Mohamed Benchaâboun, directeur général du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, a indiqué que des programmes d’accompagnement existent bien, mais ces derniers ne sont pas toujours à la hauteur des besoins réels de l’écosystème en termes de formation, de tutorat, de rapidité et d’accès au marché.

Rappelons que le Fonds avait créé une initiative, en partenariat avec le ministère de tutelle et la CDG, dédiée au soutien des startups afin de soutenir leur croissance aussi bien sur le marché national qu’international. Pour mener à bien cette mission, un appel à manifestation d’intérêt a été lancé en avril dernier pour sélectionner des sociétés de gestion afin de créer et de gérer les fonds de startups.

Par ailleurs, pour renforcer la confiance des investisseurs, le Fonds, le ministère et la CDG investiront conjointement dans les fonds sélectionnés. Mieux encore, un mécanisme de couverture des premières pertes sera mis en place. Ce qui permettra de réduire le risque perçu par les investisseurs et de faciliter la mobilisation des capitaux.

De ce fait, Benchaâboun a dévoilé qu’une quinzaine de sociétés de gestion a d’ores et déjà été retenue. La finalité est de mettre à disposition du marché quelque 20 MMDH, dont 4,5 MMDH proviennent du Fonds. Le reste est mobilisé auprès des investisseurs nationaux et internationaux.

Toutefois, dans la même perspective, le Fonds Mohammed VI pour l’investissement compte instaurer un suivi rigoureux pour évaluer des performances et mesurer l’impact des fonds. Il est aussi question d’ajuster les stratégies en conséquence.

«L’enveloppe initiale mise par les trois intervenants, de 1,5 MMDH, est doublée par des contributions privées pour atteindre un minimum de 3 MMDH. Cette initiative vise à tripler la taille des investissements dans les startups au cours des trois prochaines années. L’objectif est de s’inscrire dans un continuum pour accompagner les startups à tous les stades de leur développement. Notre ambition est de positionner le Maroc en une véritable plateforme d’innovation», précise Benchaâboun.

Il a également souligné qu’un fort engouement a été constaté depuis le lancement de cette initiative et que les résultats définitifs de l’appel à manifestation d’intérêt seront révélés incessamment.

Ghita Mezzour
Ministre de la Transition numérique

«Ainsi, la stratégie vise à libérer le potentiel des startups. L’enjeu est d’en créer plus et de faciliter les mécanismes de financement. La bonne nouvelle est que la trajectoire commence à se tracer puisque, entre 2022 et 2023, les levées de fonds ont augmenté de 250%, ce qui a permis au Maroc de gagner 11 places en Afrique, à ce niveau.»

Mohamed Benchaâboun
DG du Fonds Mohammed VI pour l’investissement

«Le Fonds, le ministère et la CDG investiront conjointement dans les fonds sélectionnés. Mieux encore, un mécanisme de couverture des premières pertes sera mis en place. Ce qui permettra de réduire le risque perçu par les investisseurs et de faciliter la mobilisation des capitaux.»

Chakib Alj
Président de la CGEM

«Nous avons toujours apporté notre pierre à l’édifice à travers différentes initiatives ou encore notre force de proposition. Nous comptons consolider cet engagement et lancer incessamment de nouvelles initiatives. Il s’avère aussi indéniable de créer un environnement propice qui permet de financer les startups et les erreurs, car seulement 10% arrivent à survivre à long terme.»

Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO



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