Culture

Arts plastiques : le street art (r)entre à l’intérieur

Du 27 septembre au 30 novembre, le Hiba_Lab expose huit artistes plasticiens et street artistes marocains, à la fondation Hiba à Rabat, pour le Street Art Inside 4.0. Vernissage.

Musées, galeries, bureaux, cafés ou intérieurs privés s’arrachent les œuvres conçues pour la rue. En constant mouvement, le street art continue à se réinventer. Cette forme d’expression a suscité un intérêt croissant tant de la part de la communauté artistique que du grand public marocain. Cela a contribué à l’émergence d’une nouvelle génération d’artistes que le Hiba_Lab tient à présenter.

Ainsi, la fondation Hiba organise la quatrième édition de l’exposition intitulée «XPO FMR – Street Art Inside». Édition après édition, ce projet s’impose sur la scène artistique locale. Vingt artistes, connus ou moins connus, y ont déjà participé. Pour cette année, le Hiba_Lab a lancé un appel à participation qui a permis de détecter de nouveaux talents et de trouver de nouveaux modes de création. Sans thématique collective imposée, les artistes sélectionnés ont eu carte blanche et ont travaillé à la réalisation d’une exposition collective cohérente.

Un véritable line-up de talents
Houssam El Ghallal, né à Tétouan en 2001, est un artiste multidisciplinaire dont le parcours créatif explore la relation complexe entre la paix et le conflit. S’inspirant du style narratif du lowbrow, ou surréalisme pop, un mouvement artistique underground né en Californie à la fin des années 1960, Houssam a affiné son approche unique lors de sa dernière année à l’Institut des Beaux-Arts de Tétouan en 2023. Ses œuvres ont été reconnues tant au niveau local qu’international.

Ses pièces ont été acquises par le ministère de la Culture du Maroc et exposées par le Prix Mustaqbal, à Casablanca. El Ghallal a également participé à une résidence d’écriture organisée par NEF Animation à Saumur, en France, et a été invité à travailler une fresque lors du festival Jidar, à Rabat.

De plus, il a été mandaté par County Hall Art à Londres, au Royaume-Uni, renforçant ainsi son impact sur la scène artistique mondiale.  Ichrak Lehmouch s’est formée à l’École nationale de l’architecture de Rabat. Elle fait partie du collectif Goma, regroupant artistes, architectes, illustrateurs et designers graphiques. Ses images narratives présentent des scénarios ambigus et allégoriques qui s’articulent autour du rapport de l’entropie à l’expérience féminine.

De la toile aux murs, en taxi
Droby Imane, connue sous le nom de Drobys, est une artiste autodidacte de Casablanca. Dès son plus jeune âge, sa passion pour la peinture était évidente, lui valant la reconnaissance de sa famille pour ses compétences en dessin. Initialement spécialisée dans l’art sur toile, elle a ensuite exploré la peinture murale en 2018, trouvant un nouveau moyen d’expression.

Avec son style vibrant et unique, elle transforme des espaces publics et privés, laissant une impression durable à tous ceux qui voient ses fresques. Barnoussi.tv est né en 1996 à Chefchaouen. Il grandit dans un univers artistique pluridisciplinaire, inspiré par un père qui pratiquait la peinture de manière indépendante. Les sujets de Barnoussi sont principalement la satire politique et la sensibilisation aux messages cachés à l’intérieur de scènes urbaines marocaines, inspirées d’une vie quotidienne souterraine. Le taxi, véhicule de la culture populaire, devient un symbole et un messager.

«Son intérêt pour les mythes urbains, la propagande et la transmission de savoirs dans les espaces informels, me paraît pertinent, incarné par le taxi, comme moyen de transport très commun, dans et entre les villes au Maroc et comme moyen de transmission de l’information», a écrit à son propos Leila Hida.

Résilience et traditions locales
Rosh, ou Rochdi Mohammed de son nom complet, est un artiste issu d’un milieu difficile. Il incarne la résilience dans chaque aspect de son travail. Rochdi explore l’interaction entre les mythes culturels et les dynamiques sociales urbaines. Ses compositions sophistiquées et épurées invitent les spectateurs à explorer les couches historiques et émotionnelles, offrant des réflexions critiques sur les structures sociétales.

Ses peintures murales visent à réhabiliter les espaces urbains, invitant et incluant chaque personne dans la ville, et renforçant le sentiment d’appartenance communautaire et d’identité partagée. La technique de Rochdi combine principalement des styles impressionnistes et néo-figuratifs.

Depuis 2010, il a participé à de nombreuses résidences artistiques, festivals et expositions à travers le Maroc et l’Europe, insérant ses œuvres dans des discours plus larges sur la sociologie du corps, l’urbanisation et la pratique de l’art contemporain. Abdellatif Bellouch, ou Lquatro, a grandi dans le village de Annou n’Addou, près de Tiznit.

Depuis sa plus tendre enfance, il aimait dessiner et passait des heures à colorier murs et papiers. Il a développé son talent au lycée, étudié les arts appliqués et obtenu son baccalauréat en 2023. Ses œuvres se caractérisent par un style qui allie réalisme et surréalisme, fusionnant des éléments traditionnels avec des touches contemporaines et modernes. Lquatro est connu pour pratiquer le street art sur les murs de son village. Son objectif est de faire revivre des lieux abandonnés ou indésirables, avec des œuvres d’art qui reflètent l’identité culturelle et les traditions locales.

Coccinelle et bande dessinée
Hamza Marmouche, né en 1997 au Maroc, est un artiste autodidacte dont le travail explore les thèmes du changement et de la transformation. S’inspirant du symbolisme de la coccinelle, Hamza crée des peintures abstraites qui explorent la nature dynamique de la croissance et de l’évolution personnelles.

Par son utilisation audacieuse de formes abstraites et de couleurs vives, il invite les spectateurs à contempler les processus complexes de changement en eux-mêmes et dans le monde qui les entoure. Les œuvres de Hamza reflètent son parcours de découverte de soi et témoignent du pouvoir d’inspiration et de transformation de l’art. El Idrissi Othmane, connu sous le pseudonyme artistique de Broken Finger, est un artiste de bande dessinée, designer de personnages de jeux vidéo et peintre mural, originaire de Marrakech.

Diplômé de l’Académie des Arts traditionnels de Casablanca, il plonge de profondes racines dans les disciplines artistiques traditionnelles. Son parcours dans le roman graphique a débuté avec Skefkef, un magazine collectif de Casablanca, et s’est élargi avec Fanzeen, autre collectif indépendant, de Jordanie celui-ci. Sa passion pour la narration se reflète dans chacune de ses créations. Broken Finger excelle aussi dans les fresques murales. Il a participé à des festivals prestigieux comme le Sbagha Bagha, à Casablanca, et le Jidar, à Rabat. Ses œuvres publiques, visuellement captivantes, portent des récits engageants, rendant l’art accessible à un large public.

Murtada Calamy / Les Inspirations ÉCO



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