Monde

Sécurité : la Chine prête à exporter dans le monde ses techniques de surveillance

Des caméras de sécurité dernier cri, des technologies ultra-fiables de tests ADN, des logiciels de reconnaissance faciale… Lors d’un forum cette semaine, la Chine a exposé ses prouesses en termes de surveillance, déterminée à les exporter dans le monde entier.

Des représentants des forces de l’ordre d’une centaine de pays ont participé au Forum mondial de coopération en matière de sécurité publique, organisé à Lianyungang (Est de la Chine) du 8 au 10 septembre. Au menu : des démonstrations de dizaines d’entreprises chinoises, dont beaucoup sont liées à la répression dénoncée par des ONG dans la région du Xinjiang (nord-ouest).

La Chine est l’une des sociétés les plus surveillées de la planète, avec des millions de caméras installées dans ses rues et un système de reconnaissance faciale largement répandu sur son territoire. Ce réseau de surveillance remplit une double fonction: lutter contre la criminalité, d’une part, mais aussi prévenir toute possible contestation du Parti communiste chinois (PCC) au pouvoir. En inaugurant le forum, le ministre de la Sécurité publique Wang Xiaohong a souligné que depuis un an, la police chinoise a entraîné 2.700 policiers venus de l’étranger. Lors des 12 prochains mois, elle prévoit de le faire pour 3.000 autres.

C’est «clairement un signe que la Chine veut exporter» ses techniques de police et de surveillance, estime Bethany Allen, experte de l’Institut australien de politiques stratégiques.

«Pékin espère normaliser et légitimer son style de maintien de l’ordre et (…) le système politique autoritaire dans lequel il opère», ajoute-t-elle, soulignant que «plus il y aura de pays à apprendre du modèle chinois, moins il y aura de pays prêts à critiquer une telle approche de priorité à l’État et de répression».

Au forum de Lianyungang, plusieurs délégations étrangères interrogées par l’AFP se montrent enthousiastes. «On peut apprendre de la Chine», assure Sydney Gabela, général de division de la police sud-africaine, qui veut «voir les nouvelles technologies qui sont sorties, afin de pouvoir les déployer en Afrique du Sud». «On est venus pour établir des contacts et commencer la formation», confie le colonel Galo Erazo, de la police équatorienne.

Donc «soit des policiers chinois vont aller en Équateur, soit des policiers équatoriens vont venir en Chine». Une manière pour Pékin d’étendre son aura dans le monde, souligne Sheena Greitens, experte de l’université du Texas.

«La formation et le conseil apportés aux services de police sont un moyen de plus en plus utilisé par la Chine pour exercer son influence et façonner son environnement de sécurité à l’étranger», observe-t-elle.

De quoi, au passage, glaner quelques informations précieuses sur «comment les forces de sécurité locales – souvent déployées à la périphérie de la Chine ou dans des régions que Pékin considère comme stratégiquement importantes – perçoivent l’environnement sécuritaire». «Ces initiatives peuvent donner à la Chine de l’influence au sein de l’appareil de sécurité en cas de menace pour les intérêts chinois», conclut-elle..

Sami Nemli Avec Agence / Les Inspirations ÉCO



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