Maroc

Alimentation pour animaux de compagnie : quels impacts des nouvelles règles à l’import ?

Le secteur des aliments pour animaux de compagnie au Maroc se transforme avec la mise en place de nouvelles règles d’importation des farines animales. Décryptées par des experts internationaux, ces mesures promettent de moderniser et sécuriser cette industrie en pleine expansion. 

Le Maroc a récemment mis en place une nouvelle réglementation visant à encadrer l’importation de farines animales utilisées dans la fabrication de nourriture pour chiens et chats. Cette initiative, orchestrée par l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), marque une avancée majeure dans la modernisation de l’industrie des aliments pour animaux de compagnie du pays.

Cette initiative a aussi été suivie de près au niveau des marchés fournisseurs des opérateurs marocains. La nouvelle réglementation a été, en effet, décryptée et analysée par le Foreign Agricultural Service (FAS) des États-Unis dans un rapport intitulé « New Regulations for Importing Rendering Products for Pet Food », publié le 9 juillet 2024.

Ce rapport fournit une évaluation détaillée des implications de ces nouvelles règles pour les exportateurs internationaux et les acteurs de l’industrie des aliments pour animaux de compagnie. Dans ce « reporter guide », les experts du FAS soulignent l’importance de cette réglementation pour la standardisation des pratiques d’importation et la garantie de la qualité des produits alimentaires pour animaux de compagnie au Maroc.

Une réforme réglementaire ambitieuse
Le Maroc a introduit un Code de procédures (CP 05) détaillant les conditions d’importation des farines animales, spécifiquement pour leur utilisation dans la production d’aliments pour animaux de compagnie. Entré en vigueur le 29 mars dernier, ce cadre réglementaire vise à assurer la sécurité et la qualité des produits, tout en facilitant les opérations pour les producteurs et les importateurs. La nouvelle réglementation dispose que seuls les établissements autorisés par l’ONSSA sont habilités à importer des farines animales.

Ces opérateurs doivent d’abord subir une évaluation rigoureuse de leur conformité aux normes sanitaires, incluant une évaluation préliminaire du pays d’origine des produits. Les importateurs doivent soumettre une demande d’importation détaillée comprenant un programme d’auto-contrôle, des méthodes techniques de fabrication et des procédures de traçabilité strictes.

Pour minimiser les risques associés à l’importation et à l’utilisation des farines animales, plusieurs mesures de contrôle ont été instaurées. Les contrôles à l’importation, effectués aux postes d’inspection frontaliers, comprennent la vérification des documents, des identités, et l’inspection physique des cargaisons. De plus, les établissements autorisés sont soumis à une surveillance continue par les services vétérinaires de l’ONSSA afin de garantir le respect des protocoles de sécurité.

En cas de non-conformité, les sanctions peuvent être sévères, incluant le retrait immédiat de l’autorisation d’importation pour les établissements en infraction. En fait, cette rigueur vise à garantir que les farines animales importées sont utilisées exclusivement pour la fabrication de nourriture pour animaux de compagnie, conformément aux normes établies.

Adaptation
Notons que l’introduction de ces nouvelles procédures par l’ONSSA devrait avoir des répercussions significatives sur l’industrie des aliments pour animaux de compagnie au Maroc. D’une part, elles renforcent la sécurité et la qualité des produits disponibles sur le marché, offrant aux consommateurs une assurance supplémentaire quant à la fiabilité des aliments pour leurs animaux de compagnie.

D’autre part, ces réglementations ouvrent de nouvelles opportunités pour les exportateurs internationaux, en leur fournissant un cadre clair et structuré pour pénétrer le marché marocain.

Pour les producteurs nationaux, même s’ils ne sont pas encore très nombreux comparés à d’autres pays, les récentes règles viennent pousser vers une plus grande structuration de l’activité, même si ces nouvelles exigences pourraient entraîner des coûts opérationnels supplémentaires et une période d’adaptation nécessaire. Car si elles apportent des avantages évidents, ces mesures induiront certainement des coûts de conformité, notamment en matière de documentation et de mise en place de programmes d’auto-contrôle. Une transition toutefois cruciale pour aligner l’industrie marocaine sur les standards internationaux, sachant que les opportunités de marché sont nombreuses.

Le marché US, un gros fournisseur

Si les experts du FAS se penchent sur les nouvelles dispositions réglementaires mise en places par l’ONSSA, c’est certainement en relation avec la place qu’occupe le marché américain dans le portefeuille de fournisseurs des opérateurs marocains.

En 2023, la valeur globale des produits agricoles importés par le Maroc depuis les États-Unis a atteint 610,17 millions de dollars. Parmi ces importations, les farines animales destinées à l’alimentation des animaux de compagnie accaparent une part conséquente.

D’après les statistiques américaines, le marché marocain est l’un des principaux acheteurs de soja US, avec plus de 150 000 tonnes de soja et de ses dérivés achetés chaque année. En termes de volumes spécifiques, le Maroc a importé 427.272 tonnes de farine de soja pour une valeur de 225,4 millions de dollars en 2023, ce qui reflète une croissance significative de ce segment du marché.

Cette demande croissante est en partie due à la nouvelle réglementation mise en place par l’ONSSA, qui encadre l’importation et l’utilisation des farines animales pour la fabrication de nourriture pour chiens et chats.

Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO



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