Transformation économique : quels emplois pour demain ?
Le Centre marocain de conjoncture vient de dévoiler son dernier numéro mensuel, «Maroc Conjoncture». Un focus qui planche sur la transformation économique et les métiers de demain. Ce rapport offre une plongée au cœur des mutations profondes qui façonnent l’économie marocaine et mondiale.
Le Centre marocain de conjoncture vient de publier son dernier numéro mensuel, «Maroc Conjoncture», un numéro spécial consacré à la transformation économique et aux métiers de demain. Ce rapport qui offre une analyse approfondie de la situation économique actuelle au Maroc et dans le monde, explore les défis et opportunités qui se profilent pour l’avenir du marché du travail marocain.
Économie mondiale : une reprise prudente mais incertaine
Le rapport commence par dresser un tableau de l’économie mondiale, caractérisée par un optimisme prudent. Malgré le durcissement des politiques monétaires, la croissance s’accélère modérément et l’inflation recule plus rapidement que prévu.
Cependant, cette reprise est inégale puisque les États-Unis et certains grands pays émergents affichent une forte croissance, tandis que les économies européennes peinent à suivre le rythme. Les risques pesant sur les perspectives économiques demeurent nombreux. Les tensions géopolitiques, notamment au Moyen-Orient, pourraient perturber les marchés de l’énergie.
La situation budgétaire de nombreux pays est préoccupante, et les perspectives de croissance restent faibles dans certaines régions. Face à ces défis, le rapport souligne l’importance d’adopter des réformes structurelles favorisant la croissance, de renforcer la productivité et les échanges mondiaux, et d’investir dans l’intelligence artificielle, l’économie verte et l’éducation.
Budget 2024 du Maroc : Entre relance et consolidation
Le budget national pour 2024 reflète les défis auxquels le pays est confronté. Après une période de ralentissement économique, les choix budgétaires se sont orientés vers la consolidation de l’activité économique. Les priorités incluent la reconstruction de la région sinistrée d’Al Haouz et la généralisation de l’accès au système de protection sociale.
Le budget prévoit également le renforcement des investissements dans le secteur public et l’amélioration du climat des affaires pour stimuler l’initiative privée.
Cependant, la mise en œuvre de ces actions nécessitera la mobilisation d’importantes ressources, ce qui pourrait avoir un impact sur les équilibres des comptes publics. Néanmoins, l’exécution du budget sur les quatre premiers mois de l’exercice semble, pour l’instant, conforme aux projections initiales.
Échanges extérieurs : Des signes encourageants
Le rapport met en lumière une amélioration des comptes extérieurs du Maroc depuis plus d’un an, malgré un contexte économique instable. Le redressement des activités d’exportation, combiné à une baisse des importations, a conduit à une nette amélioration de la balance commerciale et du taux de couverture. Les données du premier trimestre 2024 semblent confirmer cette tendance positive.
Investissement et création d’emploi : Des réformes ambitieuses
Le Maroc a réalisé des avancées significatives dans l’amélioration du climat des affaires et l’encouragement de l’investissement au cours des deux dernières décennies. La nouvelle Charte de l’investissement, adoptée en 2022, vise à maximiser les impacts économiques, notamment en termes de création d’emplois stables et de développement équitable des territoires. Elle offre une série de primes et d’avantages destinés à stimuler les investissements privés.
L’économie marocaine connaît une transformation profonde qui influence la typologie des emplois disponibles. De nouveaux métiers émergent dans des secteurs comme les énergies renouvelables et l’économie numérique, requérant des compétences spécifiques et pointues. Ces secteurs offrent des opportunités réelles pour les jeunes et les professionnels en reconversion.
Secteurs traditionnels : piliers sous pression
Les secteurs traditionnels comme le BTP, l’agriculture et le textile demeurent essentiels à l’économie marocaine, en raison de leur capacité à absorber une large partie de la main-d’œuvre. Ces secteurs jouent un rôle primordial dans la réduction de la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie, particulièrement dans les zones rurales.
Cependant, ils sont confrontés à des défis importants, notamment la nécessité de moderniser les techniques de production, d’améliorer les conditions de travail et de s’adapter aux exigences d’un marché globalisé. Le rapport aborde également la question de la revalorisation salariale dans un contexte économique incertain.
Cette revalorisation représente un rattrapage partiel de la perte de pouvoir d’achat, mais son incidence sur les coûts reste limitée. Le document souligne que les économies mondiales sont entrées dans une ère nouvelle, caractérisée par une instabilité accrue et des relations économiques moins prévisibles.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO