Résultats financiers trimestriels : les bancaires en force
Le premier trimestre 2024 a été marqué par une performance solide des sociétés cotées, tirée principalement par le secteur bancaire. La diversification sectorielle et la capacité à gérer efficacement les coûts et les risques seront essentielles pour soutenir cette tendance positive dans les trimestres à venir.
Le chiffre d’affaires global de la cote casablancaise pour le premier trimestre 2024 est en hausse de 3,9%, atteignant 78,6 milliards de dirhams (MMDH) contre 75,6 milliards à la même période de l’année précédente. Selon une récente note de la société de bourse MSIN, cette progression de 3 MMDH est principalement due à la bonne dynamique du secteur bancaire et de quelques valeurs telles que TGCC (+480 MDH), Wafa Assurances (+468 MDH), Akdital (+231 MDH), Marsa Maroc (+136 MDH) et Addoha (+117 MDH).
Cette évolution positive s’inscrit dans un contexte marqué par plusieurs facteurs déterminants. Tout d’abord, l’atténuation de l’inflation au premier trimestre a joué un rôle important après les pics atteints en 2022 et 2023.
Cette réduction de l’inflation a contribué à une amélioration du pouvoir d’achat des consommateurs et à une stabilisation des coûts pour les entreprises, favorisant ainsi une croissance plus soutenue. En parallèle, la campagne agricole 2023/2024 au Maroc a été marquée par des conditions climatiques difficiles, ce qui a impacté la production agricole et nécessité des ajustements dans les chaînes d’approvisionnement et les stratégies de gestion des risques des entreprises agroalimentaires.
Enfin, l’effet de glissement calendaire du Ramadan sur le mois de mars 2024 a également eu un impact notable. Période de consommation accrue et de dépenses supplémentaires, le Ramadan a stimulé l’activité économique, entraînant une hausse des ventes et des revenus pour de nombreuses entreprises, en particulier dans les secteurs de la distribution et des biens de consommation. Ensemble, ces facteurs ont créé un environnement économique propice à la croissance et à la performance positive des sociétés cotées, au premier trimestre 2024.
Le secteur bancaire, premier contributeur
Le secteur bancaire a été le principal contributeur à la hausse du chiffre d’affaires global, avec une augmentation de 3,9 MMDH par rapport au premier trimestre 2023. Au terme des trois premiers mois de cette année, les banques cotées affichent un Produit net bancaire (PNB) en hausse de 21,6%, atteignant 22 MMDH.
Cette performance résulte de la stagnation des taux et des performances positives des marchés boursiers. Les détails de la progression des banques cotées (hors CFG Bank) montrent une augmentation notable dans plusieurs domaines, illustrant une dynamique de croissance robuste au sein du secteur. Le résultat des opérations de marché a enregistré une hausse spectaculaire de 764,1%, soulignant une gestion particulièrement efficiente des actifs financiers et une forte réactivité aux conditions des marchés boursiers.
Parallèlement, la marge d’intérêt, qui représente la différence entre les revenus générés par les prêts et le coût des dépôts, a augmenté de 6,1%. Cette progression reflète une gestion efficace des taux d’intérêt et une demande soutenue pour les crédits. En outre, la marge sur commissions, qui inclut les revenus provenant des services bancaires et des transactions, a progressé de 1,8%, démontrant la capacité des banques à diversifier leurs sources de revenus et à optimiser leurs services de conseil et de gestion de patrimoine.
Ces augmentations significatives dans ces trois domaines clés ont contribué de manière décisive à l’amélioration globale des performances financières du secteur bancaire coté, consolidant ainsi sa position de force au sein de l’économie.
Par ailleurs, le Résultat d’exploitation du secteur bancaire a progressé de 35%, atteignant 8,8 milliards. Parallèlement, le Résultat net part du groupe (RNPG) a augmenté de 43,4%, s’établissant à 4,8 MMDH. Cette croissance est attribuée à la bonne performance du PNB et à la maîtrise des charges d’exploitation, malgré une hausse du coût du risque de 49,8%, atteignant 3,7 MMDH.
En termes de contribution à la croissance du RNPG, Attijariwafa Bank a été le plus grand contributeur avec une augmentation de 654 millions de dirhams (MDH) soit +35,9%, suivie par la BCP et BOA avec des croissances de 477 et 201 MDH (+78,2% et +37,9%, respectivement).
Croissance pour le secteur des assurances
Le secteur des assurances a enregistré une hausse de 497,2 MDH, en progression de 6,4%, portée par les bonnes performances des activités Vie et Non-Vie. Cette croissance reflète l’expansion continue et la diversification des offres dans le secteur, permettant aux compagnies d’assurance de s’adapter aux besoins changeants des clients et aux conditions du marché.
Le secteur de la santé performe
Le secteur de la santé se classe troisième en termes de contribution sectorielle, avec un chiffre d’affaires additionnel de 231 MDH, soit une progression de 60,8%. Cette performance remarquable est principalement due à la valeur unique du secteur, Aktidal, qui a bénéficié de son élargissement géographique. Son expansion dans de nouvelles régions a permis de capter une clientèle plus large et de répondre à une demande accrue pour les services de santé de qualité.
Perspectives futures
La croissance du chiffre d’affaires au premier trimestre 2024 indique une résilience notable des sociétés cotées face aux défis économiques et climatiques. Le secteur bancaire, en particulier, a montré une capacité remarquable à maintenir une croissance solide malgré des conditions difficiles, grâce à une gestion efficace des coûts et à des stratégies de diversification.
Pour le reste de l’année 2024, les perspectives restent positives, bien que prudentes. La stabilité économique et la maîtrise de l’inflation seront cruciales pour soutenir cette dynamique. De plus, les entreprises devront continuer à innover et à s’adapter aux évolutions du marché pour maintenir leur compétitivité et leur croissance.
Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO
