Édito. Emploi : des leçons de sécheresse
Les données du marché du travail comptent parmi les indicateurs les plus fiables pour mesurer les défis auxquels une économie peut être confrontée. Il n’est donc guère surprenant que les récentes statistiques du Haut-Commissariat au Plan révèlent l’ampleur de l’impact de la sécheresse sur l’emploi rural. En effet, au premier trimestre de cette année, le secteur agricole a perdu 206.000 emplois, ce qui est de nature à exacerber l’exode vers les villes, intensifiant la pression sur des infrastructures urbaines déjà saturées et un marché du travail où le taux de chômage a grimpé à 17,6%.
Ce qui donne particulièrement matière à réfléchir aussi, c’est l’augmentation du chômage chez les jeunes (35,9%), et les diplômés (20,3%). Ces taux mettent en lumière une dissonance alarmante entre les compétences de notre jeunesse et les besoins du marché. Un autre point crucial concerne le sous-emploi, qui affecte plus d’un million de personnes et révèle que notre économie ne fournit pas encore des emplois pleinement satisfaisants, tant en termes de compétences requises que de volume horaire. C’est pourquoi il nous faut faire en sorte que la réforme de l’éducation s’aligne sur les réalités économiques du moment. Il nous faut aussi améliorer la qualité des emplois générés et mettre en place des programmes ciblés de formation et de reconversion professionnelle, surtout pour les jeunes et les travailleurs des secteurs «grippés».
Il est également nécessaire de réussir la transition vers une économie plus diversifiée et industrialisée, tout en développant des pratiques agricoles résilientes au climat pour stabiliser l’emploi rural. Le challenge est crucial !
Meryem Allam / Les Inspirations ÉCO
