Édito. Changement de paradigmes
Bien plus qu’une problématique sociale, la mendicité est un appel désespéré à la dignité, un cri que le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a choisi de ne pas ignorer, proposant ainsi de nouveaux paradigmes dans la manière dont la société perçoit et traite les personnes qui s’y adonnent.
Longtemps considérée comme un signe de pauvreté extrême, la mendicité est en fait le reflet d’une société qui a échoué à protéger et prendre en charge une partie de ses individus. D’où l’urgence d’agir, non seulement pour pallier les symptômes, mais surtout pour s’attaquer aux causes profondes de ce fléau. Voilà pourquoi l’action est nécessaire ! Car il s’agit de repenser notre approche collective de la solidarité et de la protection sociale. C’est la piste recommandée aujourd’hui par le CESE, qui souligne la nécessité d’adresser les racines mêmes du problème.
Cette vision, ancrée dans les principes d’un État social responsable, envisage des stratégies de long terme telles que la réduction du chômage et la lutte contre les inégalités ainsi que l’amélioration de l’accès aux soins, à l’éducation, à la formation et à l’emploi. Des mesures qui esquissent le portrait d’une société plus inclusive où la mendicité ne serait plus une fatalité.
Il est donc impératif de suivre ces stratégies fondamentales afin de tisser un filet de sécurité sociale robuste et inclusif. Mais au-delà de ces mesures nécessaires, nous sommes appelés à initier une révolution de la bienveillance, car l’éradication de ce phénomène exige un engagement collectif, animé par une sincérité et une solidarité véritables.
Meryem Allam / Les Inspirations ÉCO