e-commerce : les lobbyistes d’Amazon privés d’accréditation au Parlement européen
Le Parlement européen a décidé de retirer leur accréditation aux lobbyistes du géant de la distribution en ligne Amazon en raison du refus de l’entreprise de participer à des auditions sur les conditions de travail dans ses entrepôts.
Des eurodéputés et Amazon ont confirmé l’information qui n’avait cependant pas fait l’objet d’une communication officielle du Parlement mercredi matin. Concrètement, les lobbyistes du groupe américain vont se voir retirer les badges leur garantissant un accès aux bâtiments de l’institution à Bruxelles et Strasbourg. Cette décision a été prise «parce que nous avons invité (Amazon) deux fois au Parlement européen pour une audition sur ses conditions de travail et qu’elle a refusé de venir», a expliqué à l’AFP l’eurodéputée sociale-démocrate néerlandaise Agnes Jongerius. Elle a également expliqué que l’entreprise avait annulé une visite d’eurodéputés prévue dans ses entrepôts en Allemagne et Pologne au mois de décembre.
«Nous nous sommes alors demandés pourquoi nous devrions accorder un accès à une entreprise qui refuse des demandes tout à fait normales», a-t-elle expliqué.
«L’affirmation selon laquelle Amazon a annulé une visite est inexacte. (…) Amazon a exprimé sa volonté d’accueillir la délégation. Cependant (…) nous avons fait part des défis que représentait l’accueil pendant la haute saison du commerce de détail, qui commence en novembre et s’étend jusqu’à la fin du mois de janvier», a réagi l’entreprise sur son site internet.
«Nous sommes déçus – malgré nos tentatives répétées de dialogue constructif avec les membres de la commission de l’Emploi et des Affaires sociales – que la décision ait été prise de retirer leurs badges aux employés d’Amazon», a ajouté le groupe qui assure vouloir continuer à dialoguer avec les membres du Parlement européen.
Des employés de l’entreprise, soutenus par une trentaine de syndicats et d’ONG avaient écrit récemment à la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, pour réclamer le bannissement du géant du commerce en ligne des locaux du Parlement.
La fédération syndicale européenne Uni Europa, qui représente 7 millions de travailleurs des services, dénonçait aussi le «refus répété d’Amazon d’assister aux auditions du Parlement européen sur les conditions de travail dans ses entrepôts».
«Amazon est un visiteur fréquent du Parlement européen. Au cours du seul mois de janvier, l’entreprise a rencontré neuf députés européens, dont une fois le lendemain de l’audition», a souligné mercredi cette fédération.
Sami Nemli Avec Agence / Les Inspirations ÉCO