Maroc

Leadership féminin : encore du chemin à parcourir…

Nihal Djebli, ancienne directrice générale de l’AUSIM, et Rachida Saadi, productrice, réalisatrice et pharmacienne, étaient les invitées de la 8e édition du BF Influence Club, organisée à Casablanca, sous le thème «Oser l’innovation : Leadership féminin dans des secteurs non traditionnels».

Multicasquette, les deux invitées du BF Influence Club de Brand Factory sont la preuve vivante de la présence audacieuse des femmes qui repoussent les frontières de genre, dans des domaines encore dominés par les hommes. La table ronde stimulante était non seulement l’occasion de revenir sur leur parcours, mais aussi parler de certains blocages qui persistent dans certains secteurs.

Dans le domaine de l’IT, les femmes sont bien représentées, mais elles n’accèdent souvent pas à des postes de responsabilité, a expliqué Nihal Djebli, directrice général de l’Association des utilisateurs des systèmes d’information au Maroc (AUSIM). «Il n’y a jamais eu de femmes présidentes à l’AUSIM. Quand je suis arrivée en tant de DG, en 2019, j’ai constaté qu’il y avait un déséquilibre à ce niveau, car sur les 115 membres adhérents, nous n’avions qu’une vingtaine de femmes», a-t-elle souligné.

Les problèmes d’éducation, d’orientation et de mentalité sont revenus à plusieurs reprises au cours du débat. Mais ce sont souvent les femmes qui reproduisent ce qu’on leur a inculqué, s’est lamentée Nihal Djebli, soulignant que c’est aux femmes de «se libérer de leurs chaînes». L’absence de «role model» est aussi un facteur non négligeable, ont admis les deux intervenantes. Rachida Saadi, qui après des études de pharmacie a décidé de poursuivre sa passion dans le cinéma, a exercé ce rôle-là auprès de plusieurs jeunes filles, notamment sa propre fille qui désormais travaille avec elle sur plusieurs projets cinématographiques, a-t-elle confié.

Toutefois, du chemin reste à faire pour développer et renforcer le leadership féminin. Bien que des lois, comme celle adoptée en 2021, instaurant un quota de genre dans les sociétés anonymes faisant Appel public à l’épargne (APE), soient mises en place, celles-ci doivent s’accompagner par un changement de mentalité, a estimé Nihal Djebli.

«Le jour où on comprendra que la diversité est importante et que c’est cette diversité qui permettra à l’entreprise d’aller plus loin et d’innover, alors on aura gagné», a-t-elle conclu.

Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO



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