Mobilité internationale : les migrants, une réponse au manque de main-d’oeuvre, selon la cheffe de l’OIM
Que ce soit en Europe ou aux États-Unis, l’arrivée de migrants est une réponse au manque criant de main-d’oeuvre, qualifiée ou non, a plaidé lundi la nouvelle cheffe de l’agence de l’ONU pour les migrations, Amy Pope. L’Américaine, qui a pris ses fonctions à la tête de l’Organisation internationale pour les migrations le 1er octobre, compte notamment s’appuyer sur le secteur privé -qui dans des dizaines de pays assure manquer de main-d’oeuvre- pour changer l’image négative dont souffrent souvent les migrants.
«Les preuves que la migration profite réellement aux économies sont incontestables», a affirmé lors d’un point de presse à Genève la patronne de l’OIM, première femme à occuper cette fonction.
En réponse aux messages anti-immigrants portés par de nombreux responsables politiques en Amérique ou en Europe, elle a estimé que l’immigration, au contraire, favorisait l’innovation, fournissait de la main-d’oeuvre, et participait à la revitalisation de communautés vieillissantes. Elle n’a pas voulu répondre directement à Elon Musk, l’homme le plus riche du monde, qui a vivement critiqué samedi le soutien de l’Allemagne à des ONG secourant des migrants en Méditerranée. «Je m’abstiendrai d’entrer en conflit direct avec Elon Musk», a-t-elle esquivé, tout en rappelant qu’on parlait de milliers d’êtres humains qui risquent leur vie chaque année. Elle a souligné que dans le domaine technologique, secteur où Elon Musk a largement investi (Tesla, Twitter…), «il existe un besoin criant d’idées neuves pour avoir durablement de la main-d’oeuvre», et que les migrations étaient le «moyen le plus évident» pour y répondre.
Dans ce contexte, elle a souligné la nécessité «d’investir dans la formation professionnelle», afin de mettre en adéquation l’offre et la demande sur le marché du travail, notamment en s’appuyant sur les collectes de données. Un outil également très utile face au «défi» du changement climatique, qui risque d’entraîner des déplacements importants de population. Ces données permettront de stabiliser les communautés menacées ou de les préparer à un avenir ailleurs par le biais d’une formation adaptée, a-t-elle souligné.
Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO