tendance mondiale : une alternative inévitable
À l’échelle mondiale, le recours à l’hydrogène vert devient de plus en plus courant alors qu’une course mondiale s’est déclenchée, pour son développement. Si, aujourd’hui, la part de l’hydrogène est de l’ordre de 1,2% de la consommation mondiale d’énergie, l’Agence internationale de l’énergie prévoit que sa part sera de 13% en 2050.
Offrant plusieurs applications, l’hydrogène peut être produit de façon décarbonée et économique grâce à la technologie de l’électrolyse, qui consiste à séparer une molécule d’eau en hydrogène (H2) et en oxygène (O2) par un apport d’électricité, à condition que l’électricité ayant servi à le produire soit elle-même produite à partir de sources renouvelables qui peut être stockée, à grande échelle et sur le long terme. C’est pourquoi l’hydrogène vert pourrait jouer un rôle central pour atteindre cet objectif de «décarbonation» de l’industrie et de développement des énergies solaires, éoliennes et hydrauliques.
À l’échelle mondiale, le recours à l’hydrogène vert devient de plus en plus courant alors qu’une course mondiale s’est déclenchée, pour son développement. Dans ce sens, l’Union européenne, premier partenaire commercial du Maroc ayant fixé une politique de décarbonation de la consommation, s’est donné un objectif de production de 20 millions de tonnes d’hydrogène vert tout en accroissant les projets, notamment en Espagne, en France et en Allemagne.
L’hydrogène est issu à 95% d’énergies fossiles
Actuellement, pour des raisons économiques, l’hydrogène est issu à 95% de la transformation d’énergies fossiles, dont pour près de la moitié à partir du gaz naturel, notamment l’hydrogène dit «gris». Si, aujourd’hui, la part de l’hydrogène est de l’ordre de 1,2% de la consommation mondiale d’énergie, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit qu’elle sera de 13% en 2050. L’hydrogène dit «vert», quant à lui, est depuis moins d’une décennie au cœur des débats mondiaux sur la transition énergétique et climatique.
Pour la majorité des experts, il s’agirait à terme de la solution la plus adéquate pour supplanter les énergies fossiles surtout après les chocs énergétiques de 2022 qui ont ainsi provoqué un tournant dans les moyens d’approvisionnement en gaz naturel en Europe. À travers la stratégie bas-carbone 2050 de l’UE, publiée en 2018, et le Pacte vert pour l’Europe, présenté en 2019, la part de l’hydrogène dans le mix énergétique pourrait passer de 2% jusqu’à 14% en 2050. Dans le détail, l’Union européenne a fixé à l’horizon 2030 un objectif de 20 millions de tonnes d’hydrogène vert qui se substituerait au gaz naturel, au charbon et au pétrole, pour alimenter les industries difficiles à décarboner ainsi que le secteur de transport, dans lequel l’UE envisage le déploiement de 60.000 camions à pile à combustible et un réseau de 1.500 stations hydrogène.
UE : 20 millions de tonnes ciblées
Ces 20 millions de tonnes d’hydrogène proviendraient, à hauteur de 50%, de sa production interne et de 50% des importations. Pour les pays africains, notamment ceux d’Afrique du Nord, l’Europe représente un marché potentiel émergent d’hydrogène vert, en raison de la proximité géographique.
En effet, le marché de l’hydrogène vert à l’export restera pour l’essentiel régional à court et moyen terme, en raison de l’impact des coûts logistiques dus au développement limité de la supply-chain, conditionné par l’évolution du marché et la visibilité sur les cadres règlementaire et incitatif. Ainsi, plusieurs investisseurs européens cherchent à se positionner au niveau du marché émergent de l’hydrogène vert à la recherche de projets de partenariat, publics ou privés, en visant essentiellement les pays nord africains et du Moyen-Orient.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO