Taroudant : À l’hôpital Mokhtar Soussi, la mobilisation est à son comble
La majorité des patients accueillis au sein de l’hôpital Mokhtar Soussi, à Taroudant, souffrent de fractures et de traumatismes thoraciques ou crâniens dus au séisme qui a frappé la région. Chaque jour, l’hôpital effectue près d’une vingtaine d’interventions chirurgicales.
Le violent séisme du 8 septembre a mis à rude épreuve l’hôpital Mokhtar Soussi de Taroudant. Par la force des choses, il est devenu le premier établissement sanitaire sur la ligne de front suite à cette catastrophe naturelle. Au niveau de l’avenue menant à cet hôpital, le ballet des ambulances témoigne de l’intense mobilisation des secours. À l’entrée de l’hôpital, comme dans la salle d’attente, l’inquiétude se lit sur les visages des proches des patients hospitalisés. « À l’issue du séisme, survenu à 23h13, l’hôpital a commencé à accueillir les premières victimes à minuit. Nous avons commencé à recevoir les blessés de la ville de Taroudant dans un remier temps. C’était, en majorité, des cas de panique et de fractures, en plus des cas de glissades. C’était assez compliqué psychologiquement de faire face à cette catastrophe, sachant que seule l’équipe de garde était mobilisée durant cette période », nous confie Abdelfattah Mohib, directeur du centre hospitalier provincial.
Réactivité
Malgré le choc de la surprise, les équipes ont dû faire preuve d’une réactivité exceptionnelle pour porter assistance aux patients de tous âges qui arrivaient, y compris des zones proches. « Les équipes ont été progressivement mobilisées pour gérer les flux des blessés qui ont commencé à évoluer crescendo. Il a fallu s’organiser pour accueillir des blessés graves des communes avoisinantes telles que Tizi N’test, Tafingoult, Tamaloukt, Sidi Ouaziz et Imoullas, entre autres », témoigne encore Abdelfattah Mohib. C’est à partir de ce moment que le dispositif spécial a été mis en place avec un circuit dédié aux rescapés et à la mise en condition. « Depuis samedi dernier, le corps médical et paramédical de l’hôpital a été consolidé avec des renforts provenant des villes d’Agadir, Tiznit, Aït-Baha, entre autres, ce qui a allégé la pression sur les ressources humaines mobilisées sur place. Entre-temps, la logistique a été renforcée par le ministère de la Santé », souligne le directeur du centre hospitalier. Actuellement, près de 150 lits ont été mobilisés au sein de l’hôpital pour faire face à cette situation inédite, alors que la majorité des cas accueillis souffrent de fractures et traumatismes thoraciques et crâniens.
Près de 20 interventions chirurgicales par jour
La gravité de la situation a nécessité une coordination étroite avec les autres hôpitaux de la région, notamment l’hôpital régional Hassan II d’Agadir, en plus des hôpitaux provinciaux d’Inezgane et Chtouka-Aït Baha, surtout pour gérer les interventions urgentes, notamment en chirurgie. « Un budget spécial a été mobilisé par le ministère de la Santé en matière d’acquisition de fils d’acier pour ces interventions, en plus des médicaments nécessaires », poursuit le docteur Mohib. Selon, lui, à l’heure actuelle, la situation est stable. « Un hôpital de campagne a été mobilisé au niveau de la commune rurale de Tafingoult, à 62 km de Taroudant », précise le praticien. Notons que 114 médecins ont été mobilisés, au total, depuis le déclenchement de ce séisme, en plus de 600 infirmiers et infirmières qui continuent d’apporter un appui médical aux rescapés. Parallèlement, près de 130 cas sont accueillis chaque jour avec un total de 1.000 blessés. A Taroudant, près de 20 opérations chirurgicales sont effectuées chaque jour alors que d’autres opérations sont effectuées dans les hôpitaux de la région Souss-Massa.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO