Flexibilité du dirham, acte III
Même si elle n’est pas la plus urgente, la réforme du régime de change, entamée en 2018 déjà, fait tout de même partie des chantiers structurants de Bank Al-Maghrib. Recommandée depuis plusieurs années par les grandes institutions internationales, avec à leur tête le Fonds monétaire international (FMI), la flexibilité totale du dirham est fortement souhaitée mais pas à n’importe quel prix.
Adepte des révolutions douces, Abdellatif Jouahri, wali de la Banque centrale n’est pas du genre à aller vite en besogne, en particulier pour un dossier aussi engageant pour l’économie du Maroc. Il faut dire également que les conditions ne sont pas toutes réunies pour passer à l’étape supérieure.
Après deux ouvertures, l’une en 2018 et l’autre peu de temps avant l’avènement de la Covid en mars 2020 – qui ont permis l’élargissement de la bande de fluctuation du dirham à plus ou moins 5% par rapport à un cours central fixé par Bank Al-Maghrib sur la base d’un panier de devises composé de l’euro (EUR) à 60% et du dollar américain à 40% -, c’est désormais le statu quo.
La troisième étape se fait toujours attendre. Elle n’est, à en croire les hautes instances de la banque, toujours pas d’actualité puisqu’il est, à leurs yeux, prématuré de passer aux phases ultérieures du régime de change. Ceci étant, l’accompagnement de la préparation des acteurs économiques, dans l’approfondissement du marché des changes et la finalisation du cadre de ciblage de l’inflation, est en cours.
L’objectif est que toutes les parties prenantes soient préparées pour les prochaines étapes, le temps que l’inflation retrouve ses niveaux d’avant, et que les incertitudes entourant les perspectives économiques nationales et internationales se dissipent… en espérant avoir plus de visibilité en 2024 !
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO