Grand virage
C’est l’un des secteurs sur lesquels le Maroc a très tôt misé et, pourtant, il fait partie des branches où les défis de la compétitivité sont encore nombreux. Autant l’industrie du textile national a tissé un large maillage de clients à l’export, autant son positionnement est aujourd’hui fragile si une profonde restructuration n’est pas rapidement initiée.
Le chantier de la durabilité, et avant lui celui de la sécurité, des droits élémentaires des travailleurs, de l’innovation, de la promotion…, l’ampleur de la tâche nécessite un vrai électrochoc.
Le stress test de la Covid a permis de souligner les grandes faiblesses de cette branche, tout comme sa reprise nous a confirmé à tous sa résilience, mais c’est loin d’être suffisant. Car la force de frappe du Made in Morocco dans le textile et l’habillement doit, et peut, être plus percutante à condition qu’une vraie stratégie soit déployée. Et même celle-ci ne suffirait pas, vu que la plus pertinente des visions ne saurait avoir d’impact que si elle est portée par les professionnels.
Et aujourd’hui, au-delà du caractère «contraignant» que peuvent y voir quelques textiliens marocains, les normes de la circularité sur lesquelles les marchés européens s’engagent sont une aubaine pour la filière nationale. Une sorte de booster qui force à reconsidérer les façons de faire, les façons d’investir, les façons de créer et les façons de prospecter. Est-ce que nous avons le choix ? Nullement. Ce grand virage en vaut-il la peine ? Sans aucun doute !
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO