Maroc

Projets stratégiques : la Banque mondiale fixe ses priorités

Valoriser le capital humain, augmenter la création d’emplois et soutenir les changements climatiques ; ce sont là les principaux piliers stratégiques sur lesquels la Banque Mondiale compte s’appuyer pour renforcer son engagement afin de boucler le cadre de partenariat stratégique. Des projets qui permettront de réduire les disparités sociales tout en améliorant la croissance.

Le cadre de partenariat stratégique 2019-2024 avec le Maroc et la Banque mondiale est sur le point de prendre fin. L’occasion pour l’institution de revenir sur le bilan des programmes accompagnés durant cette période ainsi que d’énumérer les priorités pour les mois à venir. Ainsi, trois grands piliers ont été identifiés et sur lesquels l’engagement de la Banque mondiale est fortement déployé. Il s’agit ainsi de favoriser la création d’emplois dans le secteur privé, le renforcement du capital humain ainsi que le soutien au changement climatique.

En dehors de ces piliers stratégiques, l’institution financière mise sur des thèmes transversaux, à savoir l’augmentation de la participation de la femme sur le marché de l’emploi et la transition digitale.

Engagements
Ces nouveaux engagements représentent une enveloppe budgétaire de l’ordre de 1,8 milliard de dollars en 2023. «L’objectif étant de contribuer à la cohésion sociale en améliorant les conditions de croissance et de création d’emplois afin de réduire les disparités sociales et régionales. D’où le choix de se positionner sur des programmes à dimension sociale, laquelle reste en étroite liaison avec la croissance économique», précise Jesko S.Hentschel, directeur pays à la Banque mondiale.

Toutefois, sur le volet social, en dehors de son accompagnement du chantier de l’élargissement de l’assurance maladie obligatoire, l’institution s’engage dans des projets relatifs à la petite enfance, notamment dans le milieu rural. Un focus est ainsi mis sur les 1.000 premiers jours d’un enfant qu’il ne faut surtout pas rater, selon les experts de la Banque mondiale.

Concernant la réforme de la protection sociale et de la santé, l’appui budgétaire est mobilisé pour soutenir les mesures légales et les fondamentaux de la réforme. D’ailleurs, une partie du financement sera débloquée en fin d’année.

Du côté des nouveaux engagements pour 2024, ces derniers sont toujours en discussion, mais l’institution internationale a d’ores et déjà établi ses plans et défini son champ d’action. Le volet relatif au capital humain comprend, entre autres, la modernisation de l’assistance sociale, l’accès au service de l’État ainsi que l’introduction des allocations familiales. L’élargissement de la couverture sociale aux travailleurs non salariés (TNS) y figure également. Et cela concerne principalement les agriculteurs, lesquels représentent 40% des TNS, selon les chiffres avancés.

Dans ce sens, des discussions seront initiées prochainement. L’éducation et l’enseignement supérieur ne sont pas en reste. Le budget alloué à l’éducation s’élève à 750 M$. Les projets menés relèvent de la nouvelle feuille de route tracée par le ministère de tutelle. Pour l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, un prêt programme pour les résultats est en cours de préparation. Il sera discuté lors d’un conseil d’administration prévu au mois de décembre. Il faut noter qu’au niveau de l’institution internationale, différents instruments de financement sont déployés. Le prêt programme pour les résultats (PPR), l’instrument auquel le Maroc a recours fréquemment.

D’ailleurs, le pays accapare une part de 56%. Quant au prêt de politique de développement (PPD), il en rafle 19%. Ce qui porte le portefeuille actif de la Banque mondiale à 6,55 MM$. Par ailleurs, le changement climatique reste un défi et non des moindres. Certes, le climat ne représente actuellement que 3% des financements, mais ce chiffre est amené à croître au vu des projets institués, à en croire les experts de l’institution. L’objectif étant de créer un nouvel équilibre en matière d’accès aux données relatives à la gestion de l’eau. Quant à la décarbonation, il est prévu d’accompagner les PME pour encourager la transition énergétique. A ce sujet, les experts ont soulevé la nécessité de se doter d’un programme dédié aux financements verts.

D’ailleurs, l’institution capitalise sur les réunions annuelles qui vont se dérouler à Marrakech pour le changement climatique. Dans un autre registre, l’institution de Bretton Woods met en avant les rapports sectoriels qu’elle édite. Un rapport sur la confiance sera bientôt dévoilé. Un autre sur la participation de la femme dans le marché du travail est prévu pour septembre. Le coup d’envoi a également été donné pour élaborer des rapports régionaux sur la petite enfance.

Maryam Ouazani / Les Inspirations ÉCO


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