Pénurie d’eau à Ifrane : une menace imminente, des solutions en marche !

Les autorités provinciales d’Ifrane sont pleinement engagées pour répondre à la problématique de l’approvisionnement en eau dans les différentes communautés locales. À cet effet, 21 projets d’une valeur d’environ 18 millions de DH sont actuellement en cours de réalisation, visant à assurer la durabilité des ressources en eau dans la province. 

Dans la province d’Ifrane, les sources se tarissent et les puits se dessèchent ainsi que les séguias, mettant en péril l’approvisionnement en eau de nombreuses collectivités locales. Face à cette crise hydrique, les autorités provinciales se mobilisent.

En cette période critique de l’année, Ifrane souffre déjà cruellement du manque d’eau. Conscients de l’urgence de la situation, les acteurs locaux unissent leurs efforts pour relever le défi du stress hydrique qui pèse sur la province.

Dans ce contexte crucial, une rencontre a été organisée récemment entre les autorités locales et les chefs des communautés les plus touchées par cette crise. Sous la direction du gouverneur Abdelhamid El Mazid, cette réunion a permis aux présidents des collectivités de Ain Leuh, Dayet Aoua et Tizguite d’exposer les multiples problèmes liés au stress hydrique rencontrés dans leurs communes, notamment la disparition de plusieurs sources, puits et séguias.

Des mesures exceptionnelles dans un contexte exceptionnel
Après des discussions approfondies sur les défis soulevés par les élus locaux, en particulier ceux liés au secteur agricole, le gouverneur a lancé un appel aux différents services, notamment l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) et l’Agence du bassin hydraulique du Sebou (ABHS), afin de se mobiliser pour faire face à cette problématique. Des mesures exceptionnelles ont été proposées, telles que l’autorisation de curage et d’approfondissement des puits à faible débit, la multiplication des forages de prospection à la recherche de nouvelles sources, ainsi que l’accélération des travaux en cours pour l’adduction d’eau potable. Ces mesures, bien que bénéfiques à court terme, peuvent avoir un impact négatif si une gestion durable des ressources hydriques n’est pas mise en place.

En effet, en approfondissant et en curant les puits, on risque une exploitation excessive des ressources en eau souterraine, entraînant leur épuisement accéléré et une diminution à long terme de leurs disponibilités.

Dans ce contexte, 21 projets d’une valeur d’environ 18 millions de DH sont actuellement en cours pour garantir la durabilité des ressources en eau dans la province. Ces projets bénéficieront à une population totale de 1.898 personnes réparties entre différents centres et douars de la région.

Déficit moyen des précipitations  de 41%
Selon les données de l’Agence du bassin hydraulique du Sebou (ABHS), le bassin connaît, depuis le 1er septembre 2022, un déficit moyen de précipitations de 41% par rapport à une  année normale. Quant au taux de remplissage des barrages, il est d’environ 49%. Cette situation souligne la gravité de la sécheresse dans la région.

Dans le but d’en minimiser l’impact, l’ABHS a programmé plusieurs actions pour la mobilisation de nouvelles ressources en eau. Dans ce cadre, des forages de reconnaissance sont en cours de réalisation afin d’identifier de nouvelles sources d’approvisionnement. Par ailleurs, le gouverneur de la province a exhorté l’ensemble des parties prenantes à rester vigilants et à s’impliquer pleinement pour éviter toute perturbation de l’alimentation en eau potable dans la province.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO