Choose France : 200 patrons de multinationales à Versailles
Emmanuel Macron a reçu lundi matin le milliardaire Elon Musk avant de se rendre à Versailles pour l’évènement « Choose France », qui réunit plus de 200 patrons étrangers et à l’occasion duquel 13 milliards d’euros d’investissements ont déjà été annoncés, avec 8.000 emplois à la clé.
Le milliardaire américain, patron de Tesla, de SpaceX et propriétaire de Twitter, a été reçu lundi matin à l’Elysée par le chef de l’Etat avant de se rendre au château de Versailles où il rencontrera notamment à 16 heures le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, pour parler de la réponse européenne à l’IRA américain et du projet de loi français sur l’industrie verte, selon Bercy. «Il y a des négociations qui sont en cours » avec Elon Musk, a dévoilé sur BFMTV/RMC Bruno Le Maire, qui a jugé que la venue du milliardaire était «un signal très fort» pour de possibles investissements futurs en Hexagone. «Tous les investissements qui se font aujourd’hui sont le fruit de mois, voire d’années de négociations», a ajouté le ministre français. Sur quelque 400 invités reçus sous les ors du château de Versailles, 206 patrons de multinationales ont fait le déplacement, dont la moitié qui participent pour la première fois à cette manifestation organisée depuis 2018. Parmi les convives : Sunil Bharti Mittal, président du groupe diversifié indien Bharti Entreprises, le président exécutif d’ArcelorMittal Lakshmi Mittal, ou encore le PDG de Nokia Pekka Lundmark. La sécurité du périmètre du château de Versailles a été renforcée pour l’évènement, compte tenu «du risque qu’il constitue une cible privilégiée et symbolique pour la perpétration d’actes de nature terroriste», selon un communiqué de la préfecture des Yvelines qui précise avoir autorisé deux drones pour capter et transmettre des images.
13 MM€ d’investissements directs étrangers
Le plus gros des 28 projets annoncés a déjà été dévoilé par Emmanuel Macron vendredi lors d’un déplacement à Dunkerque (nord de la France) : 5,2 milliards d’euros pour une gigafactory de batteries de nouvelle génération du taïwanais ProLogium – qui ne les a encore jamais produites en grande série – avec 3.000 emplois à la clé. Le montant des subventions publiques pour ce seul projet, qui doivent encore être validées par Bruxelles, n’a pas été rendu public mais se situerait entre 1 et 1,5 milliard d’euros, selon le journal Les Échos.
À Dunkerque également, le chinois XTC construira avec le français Orano une usine de composants et de recyclage de batteries pour 1,5 milliard d’euros. Son directeur général Jiang Long est attendu à Versailles. Autre projet phare, l’implantation à Sarreguemines (Moselle) d’une usine de production de panneaux photovoltaïques par Holosolis, une émanation du groupe européen Innoenergy, pour 710 millions d’euros, représentant 1.700 emplois.
«Pendant des années, on a subventionné des panneaux photovoltaïques qui étaient faits au bout du monde, là on va avoir des panneaux photovoltaïques Made in France», s’est félicité dimanche le ministre français de l’Industrie Roland Lescure.
Dans l’énergie également, la start-up Newcleo annonce 3 milliards d’investissements sur la période 2025-2030 pour développer un petit réacteur modulaire de type SMR. Parmi les autres projets, le géant suédois de l’ameublement Ikea annonce 906 millions d’euros d’investissements en France d’ici 2026, dont la création d’un centre logistique près de Toulouse (sud de la France).
Dans la pharmacie, Pfizer injecte 500 millions d’euros supplémentaires et le britannique GSK près de 400 millions. Les investissements présentés dans le cadre de «Choose France» ne représentent toutefois qu’une petite part des investissements directs étrangers (IDE) réalisés chaque année dans l’Hexagone. Selon l’agence Business France, 1.725 projets à capitaux majoritairement étrangers se sont implantés sur le territoire l’an dernier. Le montant total des investissements n’est pas calculé par Business France, mais selon la Conférence des nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), la France ne se classait en 2021 qu’à la sixième place en Europe avec 13 milliards de d’euros d’IDE.
Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO