Semis direct : un million d’hectares ciblés en 2030
D’ici 2024, le Maroc ambitionne d’atteindre 260.000 hectares cultivés en semis direct, contre 100.000 ha actuellement. Objectif : améliorer les rendements dans les systèmes céréaliers.
1,1 MMDH. C’est le montant qui sera mobilisé en faveur du programme de semis direct avec un objectif d’atteindre 1 million d’hectares d’ici 2030, soit environ 25% des surfaces réservées actuellement aux céréales dans le cadre de la nouvelle stratégie «Génération Green 2020-2030» (GG). D’ici 2024, l’objectif est d’atteindre 260.000 hectares contre 100.000 ha, au titre de la campagne 2022-2023, avec un système d’incitation prévu par le Fonds de développement agricole (FDA), notamment pour l’acquisition des semoirs de semis direct.
Cette technique, promue par le plan GG, a montré son efficacité dans les zones arides et semi-arides afin d’améliorer les rendements dans les systèmes céréaliers et assurer une certaine souveraineté alimentaire en matière de production céréalière. Ciblant les principales régions céréalières, ce mode d’installation des cultures est utilisé sans recours aux travaux des sols.
Aujourd’hui, la production nationale céréalière est tributaire de la régularité des précipitations, notamment en volume et en répartition temporelle et spatiale. Avec le déficit pluviométrique enregistré cette année, la récolte céréalière devrait une nouvelle fois être compromise.
La céréaliculture irriguée est limitée à 300.000 ha
Notons que les céréales sont pratiquées en quasi-totalité en culture pluviale. Elles occupent la moitié de la superficie agricole utile du pays, soit 4,5 millions ha sur 9 millions. La céréaliculture irriguée est limitée à une superficie de 300.000 ha. Les efforts fournis dans le cadre du Plan Maroc Vert, et par la suite dans le cadre de la stratégie Génération Green pour améliorer les rendements, ont permis d’augmenter la production malgré le contexte pluviométrique déficitaire, notamment à travers la démocratisation de l’utilisation des semences sélectionnées et de trains techniques améliorés.
L’analyse de l’historique des niveaux de production locale et d’importations annuelles fait ressortir que, pour une production annuelle moyenne de 75 Mq de céréales (blé tendre, blé dur et orge), les importations globales se situent entre 50 et 60 Mq, dont la moitié en blé tendre. C’est la raison pour laquelle l’objectif est de garantir une production d’au moins 70 Mq annuellement à travers les techniques d’irrigation d’appoint, notamment la technologie des pivots.
Une récolte moyenne en vue
Pour rappel, au titre de la campagne agricole 2021-2022, la production définitive des céréales principales s’est établie à 34 Mq, en baisse de 67% par rapport à la campagne précédente. Cette dernière a enregistré une performance exceptionnelle de 103,2 Mq. Environ 58% de la production provient des régions favorisées de Fès-Meknès et de Rabat-Salé-Kénitra, ayant reçu des précipitations relativement meilleures que d’autres régions, en quantité et en répartition temporelle, pendant cette campagne. Quant à la superficie céréalière semée, elle est de 3,6 Mha contre 4,35 Mha la campagne précédente. Ce recul de superficie emblavée est dû non seulement au retard des premières pluies, mais aussi à leur niveau bas et à leur répartition très irrégulière selon les régions.
Stress hydrique
Aussi, les céréales irriguées n’ont contribué qu’à hauteur de 20,7% à la production totale, en raison, d’une part, de la baisse de la superficie des emblavements dans les zones irriguées, et, d’autre part, des restrictions d’irrigation dans les périmètres de la grande hydraulique à cause des niveaux critiques de remplissage des barrages, où la priorité a été donnée à la sauvegarde des arbres fruitiers. Actuellement, le taux moyen de remplissage des barrages est de 33,2% contre 34,3% par rapport à la campagne agricole précédente à la même date (28 avril 2023) avec une variation régionale très étendue.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO