Éco-Business

Innovation et R&D : clés de la relance

Comment se projeter dans un contexte incertain ? Grâce à l’innovation ! Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Économie et des finances, a eu raison de dire que les crises au Maroc sont des accélérateurs d’émergence.

En effet, les crises successives, comme le Covid, l’inflation, en passant par le conflit en Ukraine ainsi que le stress hydrique, se sont avérés être des moteurs puissants d’innovation et ont obligé les entreprises à trouver des solutions. Mais bien avant cela, le Maroc a conduit plusieurs opérations innovantes qui ont permis une voie prometteuse. En témoigne la mise à niveau de l’infrastructure, réalisée à travers de nombreux projets. Les autoroutes ont été élargies et modernisées pour faciliter le transport de marchandises entre les principales villes du pays. Les ports ont été modernisés pour pouvoir accueillir des navires plus grands et plus nombreux. Les aéroports ont été agrandis et rénovés pour faciliter les échanges commerciaux. En plus de ces projets de grande envergure, le Maroc a également investi dans des infrastructures moins visibles mais tout aussi importantes, telles que les réseaux de télécommunications et les infrastructures énergétiques.

Ces investissements ont donné lieu à un réseau de communication rapide et fiable, ainsi qu’à un approvisionnement énergétique stable et durable. Des réalisations grâce auxquelles le Maroc a pu développer un certain nombre de secteurs économiques clés, tels que l’automobile, l’aéronautique et l’électronique. En outre, elles ont également permis au pays de diversifier son économie en développant des secteurs comme le tourisme, l’agriculture et les énergies renouvelables.

Au-delà des infrastructures, le pays compte un bon nombre de génies qui excellent dans le domaine de l’innovation et la R&D, comme c’est le cas de Majid Bouazzaoui, inventeur marocain ayant remporté le prix «Future Award», lors de la 34e édition du Word Genius Convention au Japon. Ou encore Moncef Slaoui, chercheur en immunologie, nommé par Trump en 2020 pour coordonner la stratégie vaccinale des États-Unis contre la Covid-19. On peut également citer l’exemple de Adnane Remmal, chercheur en microbiologie et en pharmacologie, à l’origine de l’invention et du développement du premier antibiotique boosté.

Entre innovation et R&D, quels critères de différenciation ?
L’innovation et la recherche industrielle sont deux domaines essentiels pour le développement économique et social. L’innovation est souvent associée à la création de nouvelles idées ou produits, tandis que la recherche industrielle est davantage axée sur l’application de connaissances scientifiques pour améliorer les processus de production et les produits existants. Dans le détail, l’innovation représente le moteur du progrès économique et social. Les nouvelles idées et les nouveaux produits peuvent améliorer la qualité de vie des gens, stimuler la croissance économique et créer des emplois. Les entreprises qui réussissent sont souvent celles qui sont capables d’innover de manière constante et efficace. Cela peut se faire de différentes manières, comme par exemple en améliorant les produits existants, en développant de nouvelles technologies. La recherche industrielle, quant à elle, consiste en l’application de connaissances scientifiques à la résolution de problèmes industriels. Elle vise à améliorer les processus de production, à développer de nouveaux matériaux ou produits, à améliorer l’efficacité énergétique, à réduire les coûts et à augmenter la qualité des produits. La recherche industrielle peut se faire en interne, dans les entreprises, ou en collaboration avec des centres de recherche, des universités ou d’autres entreprises.

Programme Tatwir-R&D et Innovation
Pour compléter le puzzle, le programme Tatwir-R&D et innovation, en faveur des industries, a été lancé en janvier dernier. Ce programme, doté d’une enveloppe budgétaire de 300 MDH par an, pour la période 2023-2026, vise à soutenir annuellement au moins 100 projets qualifiés, et ce, à travers différents produits d’accompagnement. Il représente une offre intégrée qui intervient à trois niveaux. En somme, il s’agit de l’appui à la valorisation industrielle ou commerciale des brevets avec un soutien financier de 80% à hauteur d’un million de dirhams par projet, de l’appui au projet de la R&D et Innovation liés au développement de nouveaux produits ou procédés qui bénéficieront d’un soutien financier de 60%, soit 4 MDH par projet, et d’un appui à l’industrialisation dans la phase pilote des produits innovants avec un soutien de 30% à hauteur de 5 MDH par projet. Sont éligibles à ce soutien toutes les entreprises industrielles de droit privé marocaines dont le chiffre d’affaires est supérieur ou égal à 10 MDH, mais également les startups en phase d’amorçage avec la présentation d’un business plan sur une période minimale de trois ans. Toute entreprise désirant bénéficier de ce programme devra soumettre sa candidature avant le 15 décembre 2023. A l’issue du processus de sélection, le comité de suivi du Fonds de soutien de l’innovation valide les projets retenus pour entamer les phases de contractualisation, de financement et de suivi.

Clusters industriels et technologiques
Le cluster est une structure de gouvernance qui fédère les entreprises, les startups et les établissements de recherche et de formation opérant dans les secteurs industriel et technologique, autour d’une vision commune ayant pour but l’émergence de projets collaboratifs innovants et de R&D à forte valeur ajoutée. Au Maroc, les clusters industriels et technologiques ont connu une croissance significative. Parmi les exemples notables figurent le Technopark de Casablanca, le cluster textile de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, ainsi que le hub de l’industrie aéronautique de la région de Nouaceur.

Pour répondre aux besoins, le ministère de l’Industrie et du Commerce a lancé 10 appels à projets, dans le cadre du programme de promotion de clusters visant à insuffler une nouvelle dynamique à la compétitivité des entreprises industrielles par le levier de l’innovation et la R&D. 16 clusters ont été sélectionnés, dont 10 sont opérationnels et bénéficient de l’appui de l’État. Ces clusters opèrent dans les secteurs industriel et/ou technologique, notamment l’aéronautique, l’électronique et la mécatronique, les énergies renouvelables, les technologies vertes et l’efficacité énergétique ou autres. Nul ne peut nier que les retombées positives de l’émergence de ces clusters pour l’économie marocaine favorisent non seulement la création d’emplois, mais stimulent la croissance et encouragent l’innovation.

Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO



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