Esprit de précaution
Ce n’était qu’une question de temps. La sortie du Maroc de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFi) aura été un véritable déclic. D’abord, le pays a réussi, début mars, à lever plus de 2,5 MM de dollars sur les marchés financiers internationaux à des conditions plus qu’avantageuses, compte tenu du contexte. Et voilà qu’un mois après, jour pour jour, il parvient à obtenir la tant espérée Ligne de crédit modulable (LCM).
En grande partie conditionnée par cette fameuse sortie de la liste grise des pays ne faisant pas de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme une priorité, cette manne, qui représente, tout de même, 5 MM de dollars (50 MMDH) est loin d’être négligeable pour la gestion des finances du pays.
D’une durée limitée à 24 mois, en fonction de l’évolution des risques, cette LCM devrait, à proprement parler, servir de soutien pour la gestion du déficit budgétaire et donner un coup d’accélérateur à la mise en œuvre du programme de réformes structurelles, et ce, dans un environnement de plus en plus instable et risqué.
Ce qui est certain, c’est que les autorités ont la ferme intention d’utiliser cette ligne de crédit uniquement comme mesure de précaution et d’y mettre fin une fois les deux années échues. Une chose est certaine, ce dispositif est censé consolider les réserves extérieures du Maroc et garantir temporairement sa résilience contre les éventuels risques extrêmes.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO