Fès-Meknès/BTP : le nouveau décret des marchés publics sortira-t-il le secteur de sa léthargie ?
Le bureau régional Fès-Meknès de la Fédération nationale du bâtiment et travaux publics a tenu une réunion avec les chefs et dirigeants des entreprises de la région pour discuter de l’état des lieux du secteur et des moyens de le sortir de la crise actuelle.
Plusieurs chefs d’entreprise, des notaires et des experts dans le domaine du BTP se sont réunis, lundi à Fès, à l’occasion d’une rencontre de communication organisée par le bureau régional Fès-Meknès de la Fédération nationale du bâtiment et travaux publics (FNBTP) pour discuter de l’état des lieux et des perspectives du secteur face à la conjoncture actuelle. À cette occasion, Mohamed Mahboub, président de la FNBTP, a souligné les efforts du gouvernement qui a entrepris des réformes juridiques et organisationnelles pour renforcer la transparence et la bonne gouvernance dans le secteur, et ce, à travers la révision des textes applicables aux marchés publics.
Comment le nouveau décret va impacter le secteur
«Le nouveau décret des marchés publics, adopté par le Conseil de gouvernement, le 29 décembre 2022, et qui sera publié au Bulletin officiel dans les deux prochaines semaines, apportera des avantages significatifs pour le secteur», nous confie Mahboub. Parmi les nouveautés, le président a annoncé plusieurs dispositions visant à favoriser les entreprises nationales et particulièrement les PME. Ainsi, les marchés de moins de 10 millions de dirhams seront réservés aux entreprises nationales, et une préférence nationale de 15% sera appliquée.
De plus, 30% des commandes publiques seront désormais réservées aux PME. Le texte prévoit également l’adoption de la «meilleure offre», en termes de qualité, en remplacement du «moins disant». Cette mesure vise à mettre fin à la pratique de la concurrence au plus bas prix, qui a malheureusement conduit à la faillite de nombreuses entreprises.
Dorénavant, les offres des entreprises soumissionnaires seront évaluées en fonction de leur qualité et de leur pertinence par rapport aux besoins de l’administration. Enfin, le décret prévoit également de prendre en considération le plan de charge des entreprises soumissionnaires. Cette mesure permettra de mieux évaluer leur capacité à répondre aux commandes publiques et à respecter les délais impartis. Elle contribuera à améliorer la qualité des prestations fournies et renforcera la confiance dans les entreprises sélectionnées dans le cadre des marchés publics.
Dans ce contexte, le président de la fédération a expliqué que les réformes législatives et organisationnelles mises en place par le gouvernement seront bénéfiques pour le secteur du BTP en termes de transparence et de gouvernance. Il a souligné que ce décret a été élaboré en étroite collaboration avec les acteurs concernés afin de bâtir un cadre plus juste et plus efficace.
Des difficultés persistantes
Mohamed Moufid, président du bureau régional Fès-Meknès de la FNBTP, a mis en avant les difficultés auxquelles le secteur BTP est confronté. Pour lui, suite aux deux crises mondiales (Covid-19 et guerre en Ukraine) le secteur a accusé une hausse significative des prix des matières premières. Il a aussi connu des difficultés d’approvisionnement, entrainant des crises financières importantes pour les entrepreneurs, avec une augmentation des coûts de production.
D’après la plupart des chefs d’entreprise de la région, les effets persistants de la crise risquent d’entrainer des conséquences désastreuses sur le secteur en termes d’emplois et d’arrêts de chantiers. À noter que cette rencontre a été marquée par la signature, par le bureau régional de la FNBTP, de deux conventions de partenariat, la première portant sur le conseil et l’expertise sociale et la seconde sur le conseil et l’expertise juridique.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO