Fès-Meknès : forte mobilisation contre les effets de la pollution

Le ministre de l’Équipement et de l’eau, Nizar Baraka, tire la sonnette d’alarme à propos des effets de la pollution sur les ressources en eaux du bassin du Sebou et de la Région de Fès-Meknès en particulier. 

Des dizaines d’experts, des représentant d’entreprises, des responsables de la protection de l’eau et des décideurs se sont réunis dernièrement dans la ville d’El Hajeb, lors du Salon régional de l’eau, pour discuter des défis et solutions en matière de dépollution de l’eau dans le bassin du Sebou. Cette manifestation régionale avait pour objectif de sensibiliser les citoyens et les différents usagers à l’importance de préserver les ressources hydriques et de les protéger contre la pollution, tout en veillant à la rationalisation de leur utilisation. Intervenant à cette occasion, le ministre de l’Équipement et de l’eau, Nizar Baraka, a indiqué que la préservation de la qualité des ressources en eau et la lutte contre les pollutions figurent parmi les principaux paris à gagner pour assurer le droit des générations futures à l’eau.

À noter que le bassin du Sebou est l’un des plus touchés par la problématique de la pollution, principalement celle liée au déversement des déchets liquides, industriels et domestiques. Selon le ministre, «la gestion de ces ressources dans le bassin du Sebou en général, et dans la Région de Fès-Meknès en particulier, fait face à de grands défis liés au problème de la pollution, exigeant une gestion optimale de cette ressource vitale».

Évolution permanente des déchets liquides
Bien que les efforts pour dépolluer les eaux dans le bassin du Sebou aient permis de porter le taux de traitement des eaux usées urbaines à 59% et de réduire le taux de pollution industrielle de 30%, la pollution continue d’affecter négativement l’approvisionnement en eau potable dans certaines zones, notamment celles de l’Oued Inaouen et de l’Oued Sebou. En effet, les déchets liquides ont atteint 198 millions de mètres cubes en 2020 et devraient dépasser 267 millions de mètres cubes à l’horizon 2050.

Prévenir les besoins
Pour le président de la Région de Fès-Meknès, Abdelouahed El Ansari, «cette rencontre a été une occasion pour mettre en lumière et diagnostiquer les besoins futurs en matière de ressources en eaux, ce qui permettra d’enrichir le Programme de développement régional (PDR) 2022-2027 avec des projets de développement durable adaptés aux besoins et aux spécificités de notre région». Dans le cadre des actions entreprises, la Région de Fès-Meknès a entamé plusieurs projets pour l’amélioration et la préservation de ses ressources en eaux, notamment le programme d’assainissement liquide et la lutte contre la pollution en milieu rural dans la province de Taounate avec 48 MDH et le programme de traitement des rejets des unités de trituration dans lequel la région participe avec une enveloppe de 40 MDH.

Les expériences pilotes de la région
Le Salon d’El Hajeb a présenté des projets pilotes réussis, menés par des acteurs locaux et des organisations non gouvernementales, qui ont travaillé pour développer des solutions innovantes pour la dépollution de l’eau. Parmi les projets mis en avant, on peut citer celui de la station d’épuration des eaux usées des villes d’Ifrane et de Fès, et celui de la dépollution oléicole de la Région de Fès-Meknès. Des conférences ont été également organisées pour discuter des défis auxquels sont confrontées les communautés locales et les solutions qui peuvent être mises en œuvre pour les surmonter. Cette rencontre de deux jours a été également une occasion pour les entreprises de présenter leurs produits et services les plus récents, ainsi que leurs solutions pour améliorer la qualité de l’eau et assurer un approvisionnement fiable pour les consommateurs. Les professionnels et les agriculteurs ont eu la possibilité de discuter avec les exposants et de s’informer sur les produits et services qu’ils proposent. À l’issue de cette rencontre, les différents participants ont convenu que la coopération entre les gouvernements, les entreprises et les organisations de la société civile est cruciale pour garantir une gestion efficace des ressources en eau.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO