Maroc

Agadir/PAC : quelle stratégie de financement ?

Alors que les besoins du PAC sont estimés à plus de 2,7 MMDH, la concrétisation de cette feuille de route est conditionnée par la mobilisation des financements. Selon le Conseil communal, une stratégie financière et fiscale prospective a été conçue pour sécuriser les financements.

Le financement reste inéluctablement le nerf de la guerre si le Conseil communal d’Agadir veut réussir son Plan d’action communal (PAC), récemment validé en session extraordinaire. En chiffes, les besoins de financement, dans le cadre de cette feuille de route, sont estimés à plus de 2,7 MMDH pour la période 2022-2027 afin de mettre en œuvre les actions de développement prévues par la commune urbaine d’Agadir durant ses six années de mandat.

Toutefois, ce montant reste conditionné par la mobilisation des sources de financement nécessaires pour la concrétisation de ce contrat politique entre la nouvelle équipe dirigeante et les citoyens de la ville. Afin de dégager des liquidités pérennes, le Conseil communal d’Agadir a affirmé, lors de sa conférence de presse, organisée à l’issue de sa session extraordinaire, qu’il dispose parallèlement au PAC d’une stratégie financière basée, essentiellement, sur la diversification des sources de financement afin d’appuyer les ambitions affichées dans la feuille de route communale.

Selon El Bachir Benhmad, 2e vice-président et chargé du budget et financement, «le PAC est confronté à un triple défi, à savoir la question de la gouvernance, l’accompagnement de sa mise en œuvre et surtout, la sécurisation des financements nécessaires». Du côté de Mustapha Bouderka, premier vice-président du Conseil communal d’Agadir, «le monitoring du PAC sera assuré à l’instar du PDU par un PMO (project management office) qui assurera son déploiement sur le terrain».

Les excédents en tête des sources de financement
Il va sans dire que l’un des premiers leviers de financement sur lesquels la commune table demeure ses sources propres, allusion faite aux excédents budgétaires qui seront dégagés durant la période 2022-2027. Selon les projections réalisées par le Conseil communal, si les recettes de fonctionnement au cours de la période 2019-2021 ont affiché une baisse de 3,34 %, il est prévu qu’elles augmentent, durant la période 2022-2017, de 27%.

«Les recettes passeront de facto de 550 MDH, déjà générés en 2022, à 700 MDH en 2027», explique Benhmad. Durant cet exercice 2023, la commune table sur 584 MDH de recettes réalisées, soit une hausse de 6% par rapport à 2022.

S’agissant des dépenses de fonctionnement, la période 2019-2022 a été marquée par un recul de 3,81%. Toutefois, durant la prochaine période 2022-2027, il est probable que ces recettes s’inscriront, selon la commune urbaine d’Agadir, dans une tendance haussière (+8%).

En ce qui concerne l’excèdent qui sera dégagé du budget communal avec ses deux parties, bien qu’ayant baissé de 20% durant la période 2019-2021, il s’inscrirait dans une tendance haussière (+78%) selon les projections déjà réalisées, passant de 140 MDH à 250 MDH. Au total, les excédents qui seraient dégagés, durant ces six années de mandat, permettront de mobiliser près d’1,3 MMDH. Dans le détail, l’un des premiers axes permettant de renflouer les caisses de la commune porte sur l’amélioration des recettes à travers la digitalisation des procédures liées à l’assiette fiscale, notamment la taxe sur les terrains non bâtis (TNB) et l’occupation du domaine public communal.

Les autres leviers pour élargir l’assiette des revenus
Outre la rationalisation des dépenses, en dehors de celles revêtant un caractère obligatoire (masse salariale, éclairage public et remboursement des dettes…), la commune compte valoriser ses biens à travers leur assainissement via leur conservation et enregistrement. Il s’agira également de procéder à la sécurisation de ce patrimoine foncier grâce, entre autres, à la mise en exécution de la convention de 1990 d’échange immobilier entre l’État et la commune. Il sera aussi procédé à la monétisation des actifs non essentiels ou non performants, à travers leur cession.

Ce volet fait partie des sources additionnelles de financement, parallèlement à la question d’assainissement des restes à recouvrer, au suivi et à l’évaluation des campagnes de recouvrement afin d’augmenter les recettes de la commune, et enfin à l’assainissement des recettes non classées.

Selon les estimations, la cession des biens non essentiels pourrait générer l’équivalent de 500 MDH pour la commune, notamment l’immeuble A, l’ancien camping, l’abattoir, le parc communal et le dépôt d’Amsernat…. Il est question aussi de procéder à l’apurement des anciens dossiers en attente (appels d’offres), allusion faite aux marchés non clôturés. À cela s’ajoute la digitalisation du service de finance de la commune (notamment les paiements), pour générer plus de recettes tout en actualisant la base et la valeur locative des biens communaux ainsi que la révision du modèle de gestion et des tarifs de concession, notamment en ce qui concerne l’occupation du domaine public communal. Parmi les autres leviers de financement figure, par ailleurs, l’élargissement de l’assiette des revenus fiscaux par la révision des taux et des bases d’imposition.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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