Entretien. Tarik Senhaji : “Le programme Elite a eu beaucoup de succès”
Tarik Senhaji
Directeur général de la Bourse de Casablanca
La Bourse de Casablanca a lancé un processus visant à revoir le programme Élite, en vue de son adaptation au contexte national.
Comment évaluez-vous la représentativité régionale des entreprises, en dehors de l’axe Casablanca-Rabat, dans la Bourse de Casablanca ?
Il est vrai que la représentativité régionale des entreprises, au niveau de la Bourse de Casablanca, est majoritairement concentrée sur l’axe Casablanca-Rabat, avec à peine une dizaine d’entreprises qui sont en dehors de cet axe. Nous sommes conscients que la représentativité régionale des entreprises n’est pas suffisante, notamment pour une Région comme celle de Fès Meknès qui n’est pas représentée. C’est la raison même de cette rencontre que la Bourse de Casablanca entreprend afin de sensibiliser et de familiariser les entreprises sur l’introduction en bourse.
Quelles sont les principales contraintes auxquelles sont confrontées les entreprises ?
En dehors de quelques problèmes techniques qui empêchent les entreprises de s’introduire en bourse, nous avons constaté qu’il y a des raisons liées à la familiarisation des chefs d’entreprise avec le concept. D’ailleurs, le fait de convaincre la première entreprise dans une région est souvent l’étape la plus difficile. Dès qu’une entreprise régionale s’introduit en bourse, d’autres suivent par effet de capillarité. C’est pour cette raison que nous devons accélérer et multiplier nos campagnes de proximité, qui sont considérées comme une étape primordiale à l’introduction en bourse. Par la suite, nous allons nous concentrer sur des rencontres «one to one» pour analyser la situation et les besoins de chaque entreprise.
D’après vous, les entreprises régionales disposent-elles des prérequis nécessaires pour s’introduire en bourse ?
Suite à la mise en place du nouveau compartiment alternatif, les prérequis se sont nettement allégés. Comme vous le savez, la Bourse de Casablanca a été avant tout basée sur le «marché central». Depuis l’année dernière, nous avons activé un nouveau compartiment qui est le «marché alternatif». Ce dernier dispose de conditions allégées pour permettre aux PME un accès plus facile au marché boursier. Ces conditions, qui permettent aux PME de se financer à partir de 5 MDH, sont assorties de règles adaptées à leurs capacités, et bénéficient de plusieurs allègements en termes de critères d’admission et d’obligations d’information et de gouvernance, et ce, avec la nécessité d’un seul exercice certifié.
Cette démarche, qui vise à encourager un plus grand recours au marché boursier, a été réalisée en collaboration avec le ministère des Finances et l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC).
Où en est le programme Élite ?
Élite est un programme dont l’objectif est de donner de meilleures explications aux chefs d’entreprise sur les opportunités qu’offrent les marchés de capitaux et de livrer une meilleure interprétation sur le mode de gouvernance des entreprises. Ce programme a eu beaucoup de succès, puisque nous avons 94 d’entre elles qui ont adhéré en bourse, avec un taux de satisfaction considérable. Une douzaine d’entreprises ont d’ailleurs déjà eu recours au marché de capitaux à travers des fonds d’investissement. Ceci étant, nous avons lancé un processus pour revoir ce programme «international» en lançant un programme similaire avec une composante nationale, ce qui nous permettra d’avoir un meilleur produit qui colle mieux aux besoins des entreprises marocaines.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO