Gazoduc Nigéria-Maroc : cinq nouveaux mémorandums d’entente pour activer le projet
Les parties prenantes au projet de Gazoduc Nigéria-Maroc sont de plus en plus engagées pour en assurer la concrétisation. C’est ainsi que l’Office national des hydrocarbures et des mines a signé, lundi dernier, des conventions avec cinq nouveaux partenaires.
Dans le cadre du projet de Gazoduc Nigéria-Maroc, cinq nouveaux mémorandums d’entente (MoUs) sont venus s’ajouter à ceux signés avec la CEDEAO, le 15 septembre 2022, et ceux conclus avec la Mauritanie et le Sénégal, le 15 octobre 2022. C’est ainsi qu’une cérémonie de signature s’est tenue, lundi à Rabat, entre le Maroc et le Nigéria, d’une part, et la Gambie, la Guinée Bissau, la Guinée, la Sierra Leone et le Ghana, d’autre part. Amina Benkhadra, directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) a affirmé, à cette occasion, que le projet de Gazoduc Nigeria-Maroc est sur la bonne voie.
La signature de ces MoUs «reflète la détermination des pays concernés à accompagner ce projet qui sera bénéfique pour une région de quelque 400 millions d’habitants», a-t-elle déclaré, tout en rappelant que ce projet vise à assurer l’intégration entre les pays du continent et à accélérer leur développement socio-économique ainsi que leur approvisionnement en énergie propre.
Le détail des Mous
Pour ce qui est du détail des cinq signatures, il est à noter que le premier MoU a été signé par l’ONHYM et la National nigérian petroleum company limited (NNPC) avec Gambia national petroleum corporation (GNPC) de Gambie. Benkhadra s’est, d’ailleurs, félicité de l’accompagnement assuré par la société nigériane NNPC dans la réalisation de ce projet d’envergure. Selon elle, «les pays signataires sont conscients de la valeur stratégique de ce gazoduc et de son importance majeure pour le développement du continent».
Pour sa part, le PDG de la NNPC, Mallam Mele Kolo Kyari, a estimé que «ces MoUs permettront à chaque pays signataire d’apporter son soutien à la construction de l’infrastructure, tant pour le gazoduc que pour le marché du gaz». Les deuxième et troisième MoUs ont été signés par l’ONHYM et la NNPC d’un côté, avec, respectivement, Petroguin de Guinée-Bissau, et la Société nationale des pétroles (SONAP) de la République de Guinée, de l’autre. S’agissant du quatrième mémorandum, il a été conclu avec Petroleum directorate of Sierra Leone (PDSL) et le cinquième mémorandum l’a été (toujours par l’ONHYM et la NNPC) avec Ghana national gas company (GNGC).
Les retombées du projet
Pour rappel, ces MoUs, à l’instar de ceux signés avec la CEDEAO, le 15 septembre 2022, et la Mauritanie et le Sénégal, le 15 octobre 2022, confirment l’engagement des parties prenantes de ce projet ambitieux. Une fois achevé, ce gazoduc fournira du gaz à l’ensemble des pays d’Afrique de l’Ouest et permettra également de créer une nouvelle voie d’exportation vers l’Europe, indique une communication émanant des pays signataires.
Parmi les avantages économiques de cette gigantesque infrastructure, elle devrait participer à l’amélioration des conditions de vie des populations, à l’intégration des économies de la sous-région et à l’atténuation de la désertification, grâce à un approvisionnement en gaz durable et fiable, respectant les engagements du continent en matière de protection de l’environnement. Le Gazoduc Nigéria-Maroc permettra également de conférer à l’Afrique une nouvelle dimension économique, politique et stratégique.
En outre, il est utile de savoir que ledit gazoduc longera la côte ouest-africaine depuis le Nigeria, en passant par le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Gambie, le Sénégal et la Mauritanie, jusqu’au Maroc. Il sera connecté au Gazoduc Maghreb-Europe et au réseau gazier européen. Cette infrastructure permettra aussi d’alimenter les États enclavés du Niger, du Burkina Faso et du Mali.