Tapis : sale temps pour les importations de Chine et d’Égypte !
Après avoir décidé d’imposer un droit antidumping temporaire sur les importations de tapis et de tissus d’ameublement en provenance de Chine, d’Égypte et de Jordanie, depuis le 1er avril 2022, le Maroc tranche en prenant des décisions fermes, à l’issue des études tarifaires. Détails !
Temps difficiles pour les importations de tapis et autres revêtements de sol en matière textile à fabrication mécanique venant de Chine et d’Égypte ! Environ 3 semaines avant l’arrivée à échéance des mesures antidumping provisoires ciblant ces importations, le Maroc prend des décisions ferme : «Application d’un droit antidumping définitif de 144%, en plus des droits et taxes en vigueur, pour les importations de Chine, et de 35,33% pour celles venant d’Égypte».
À l’issue des études tarifaires, les importations de tapis et autres revêtements de sol venant de Jordanie voient, quant à elles, le droit antidumping provisoire les touchant se faire retirer.
Dans la circulaire n°6366/211 du 12 septembre 2022, la douane informe ses services que «l’arrêté conjoint de la ministre de l’Économie et des finances et du ministre de l’Industrie et du commerce prend effet à compter du 9 septembre 2022, pour une durée de 5 ans». Par conséquent, «les services de la douane sont invités à la perception définitive des montants consignés en application de la circulaire n°6306/211, à hauteur du droit antidumping définitif». Ainsi donc, «la différence entre le droit définitif et le droit provisoire va être remboursée aux importateurs», précise la circulaire.
Pour donner une idée de ce que les importations de tapis et autres revêtements de sol en matières textiles de Chine, d’Égypte et de Jordanie représentent, les chiffres de l’Office des changes révèlent qu’en 2021, ils s’élevaient à 160,8 millions de dirhams (MDH) dont 29,9 MDH de Chine et 72,9 MDH d’Égypte. En 2021, ces importations affichent une hausse de 48% par rapport à 2020, et de 18% comparé à 2019.
Celles de Chine ont enregistré une augmentation de 14% par rapport à 2020, et une baisse de 8% comparé à 2019. Tandis que les importations d’Égypte ont connu une croissance de 73% par rapport à 2020, et de 54% comparé à 2019. Ce qui explique en partie pourquoi les importations d’Égypte voient le niveau de leur droit additionnel augmenter de 13 à 35,33% à l’issue de l’étude tarifaire.
Des importations qui menacent la production nationale
Pour la petite histoire, après que l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement a indiqué que ces importations menacent de nuire à l’industrie nationale des tapis fabriqués mécaniquement, le ministère de l’Industrie et du commerce a annoncé, en décembre 2020, l’ouverture d’une enquête sur le dumping ciblant les importations de tapis et de revêtements de sol textiles fabriqués mécaniquement d’origine chinoise, égyptienne et jordanienne. A ce titre, la décision d’imposer un droit antidumping sur ces importations a été prise, sur la base des prescriptions de la Loi n°15.09 relative aux mesures de protection commerciale, parce qu’elles menaçaient la production nationale.
Qui va être remboursé et à quelle hauteur ?
Avant de déterminer ce qui va être remboursé aux importateurs au titre du différentiel entre le droit définitif et le droit provisoire appliqué aux importations de tapis et autres revêtements de sol en matière textiles venant de Chine, d’Égypte et de Jordanie, revenons sur ce que mentionnait à ce propos la circulaire n°6306/211 du 30 mars 2022 au sujet des montants consignés.
«144%, en plus des droits et taxes en vigueur, pour les importations en provenance de Chine, 13% pour l’Égypte et 9% pour les importations de Jordanie». Si les importateurs de tapis chinois, sur la période allant du 1er avril au 8 septembre 2022 ne seront pas remboursés, vu que le droit additionnel de 144% est maintenu pour 5 ans à titre définitif, les importateurs de produits jordaniens seront remboursés sur les 9% de droits supplémentaires supportés les six derniers mois. Quant aux importateurs de tapis égyptiens, ils vont devoir supporter 22,33% de droits supplémentaires au titre de leurs importations de la même période.
Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO