Croissance économique: Les pays arabes importateurs de pétrole s’accrochent
Les pays arabes devraient faire face à des taux d’inflation relativement élevés en 2022 en raison des pressions inflationnistes locales et mondiales, selon le dernier rapport du Fonds monétaire arabe. Il est également prévu que les courbes de croissance soient impactées par des facteurs importants en 2022 et 2023. Résultat des courses, amélioration en 2023, de la croissance économique (sauf pour les pays importateurs de pétrole).
Quelles perspectives économiques pour les pays arabes ? C’est le sujet sur lequel s’est penchée la 17e édition du rapport du Fonds monétaire arabe (FMA) qui vient d’être publié.
Après avoir dressé un topo global sur l’évolution des marchés internationaux, impactés dans un premier temps par la crise sanitaire et la guerre russo-ukrainienne, les analyses ont porté, dans un second temps, sur l’évolution du taux de croissance économique.
Le rapport indique, en effet, que l’économie connaît globalement des difficultés liées aux chaînes d’approvisionnement et aux prix élevés des produits de base, ce qui suscite des inquiétudes quant à la sécurité alimentaire au niveau mondial.
En conséquence, les institutions internationales ont revu à la baisse leurs prévisions de croissance publiées en janvier 2022.
Il est prévu que les courbes de croissance dans les pays arabes soient affectées par des facteurs importants en 2022 et 2023. Pour faciliter l’analyse, il a été procédé à la répartition de ces pays, qui sont au nombre de 22, en deux catégories.
La première comprend les pays membres du Conseil de coopération des États arabes du Golfe (CCG), ainsi que les pays exportateurs de pétrole. La seconde englobe les pays arabes importateurs de pétrole dont le Maroc fait partie.
Taux de croissance économique
Il en découle globalement que le taux de croissance des économies arabes devrait augmenter, en 2022 pour atteindre, près de 5,4%, contre 3,5% en 2021, sous l’effet de certains facteurs tels que la recrudescence du niveau de la demande mondiale qui demeure un des principaux paramètres.
L’évolution des taux de croissance des secteurs pétrolier et gazier figure également parmi les indicateurs pris en compte. S’ajoute à cela l’adoption de visions et de plans de soutien pour favoriser la relance.
En revanche, le rapport indique qu’un recul du taux de croissance des économies arabes est à prévoir en 2023, pour s’établir à 4%, en concomitance avec la croissance économique mondiale, en raison de la baisse prévue des prix des matières premières et de la sortie progressive des politiques budgétaires et monétaires expansionnistes.
Certes, la croissance au niveau des pays exportateurs reste relativement élevée (6,3%), contre une baisse en 2023 (-3,7%).
Les pays arabes importateurs de pétrole suivent la même tendance, mais à un moindre degré. En effet, ils devraient réaliser un taux de croissance modéré de 4,1% en 2022, contre 2,7% en 2021, en raison de leurs problèmes d’équilibres interne et externe.
Cependant, le taux de croissance des pays de ce groupe devrait s’améliorer, à 4,6 % en 2023, du fait de la bonne évolution des niveaux de la demande globale ainsi que d’un relâchement progressif des pressions sur les budgets publics et les balances des paiements, principalement dues à la baisse attendue des prix des matières premières.
Il en va de même pour le Maroc, qui prévoit une augmentation de sa valeur ajoutée agricole, vu que les prévisions tablent sur une récolte moyenne estimée à 75 millions de quintaux. Ainsi, le taux de croissance y serait de 4%.
Inflation en baisse
Du côté des prix du pétrole, les analystes prévoient le maintien de niveaux élevés durant les six prochains mois. Des niveaux qui connaîtront un recul l’année prochaine, en raison du ralentissement de la dynamique économique.
Toutefois, les analystes s’attendent à ce que les taux d’inflation atteignent des niveaux relativement élevés dans certains pays arabes en 2022, provoqués par des facteurs tels que la hausse des prix des denrées alimentaires et de ceux de l’énergie ainsi que l’escalade des pressions inflationnistes.
En outre, les modifications de la production agricole, liées au changement climatique, affecteront également les prix généraux dans certains pays.
Une augmentation qui se répercute sur le taux d’inflation, lequel devrait rester à un niveau plutôt élevé, en raison des pressions inflationnistes locales et mondiales, à près de 7,6%.
Dans le même sillage, le rapport du FMA montre que ce taux sera de l’ordre de 7,1%, en 2023. Pour les pays importateurs de pétrole, y compris le Maroc, l’étude prévoit une augmentation du taux d’inflation à 6,6%, en 2022.
Néanmoins, la tendance sera à la baisse en 2023, pour se situer à 5,2%.Dans la même perspective, le taux d’inflation dans le Royaume, pour les six prochains mois de l’année en cours, est estimé à 5,3%, avec un repli attendu à 2% l’année prochaine.
Maryam Ouazani / Les Inspirations ÉCO