Argentine : l’inflation devrait atteindre 90,2% en 2022
Une enquête de la Banque centrale argentine a évalué l’inflation à 90,2% pour 2022, un bond de 14,2 points de pourcentage par rapport à la prévision précédente.
L’inflation pour 2022 a été évaluée à 90,2% par des analystes, selon le sondage mensuel effectué par la Banque centrale dont les résultats ont été diffusés vendredi. L’enquête de la Banque centrale sur les attentes du marché, faite en juillet, fait état d’un bond de 14,2 points de pourcentage par rapport à la prévision précédente.
Le mois de juillet a été marqué par une forte hausse des prix, stimulée par une flambée du taux de change à la suite de la démission surprise du ministre de l’Économie, Martin Guzman, remplacé par Silvina Batakis, qui est restée en poste pendant 24 jours avant que Sergio Massa ne soit nommé à sa place le 3 août.
Dès son entrée en fonction, Sergio Massa s’est engagé à faire de la lutte contre l’inflation l’une de ses priorités, la définissant comme «la plus grande fabrique de pauvreté», un fléau qui touche 37% des 47 millions d’habitants du pays sud-américain.
Dans l’enquête de la Banque centrale, les analystes prévoient une inflation de 76,6% pour 2023, soit 12 points de plus que ce qu’ils avaient estimé en juin, et de 60% pour 2024, soit 9,8 points de plus qu’envisagé le mois précédent. L’Argentine a l’un des taux d’inflation les plus élevés au monde, à 36,2% au premier semestre 2022. En 2021, il s’était établi à 50,9%.
Déficit budgétaire
Sergio Massa s’est engagé, mercredi dernier, à respecter l’objectif de réduction du déficit budgétaire à 2,5% du produit intérieur brut (PIB) convenu avec le Fonds monétaire international (FMI).
L’Argentine doit réduire le déficit des finances publiques de 3% du PIB en 2021, à 2,5% en 2022, 1,9% en 2023 et 0,9% en 2024, une tâche difficile dans un contexte de revendications sociales croissantes en raison de la détérioration du pouvoir d’achat due à une inflation galopante.
Sergio Massa a également déclaré que le gouvernement allait abandonner le recours à l’émission monétaire pour combler le déficit des finances publiques, un mécanisme qui affaiblit le peso et alimente l’inflation.
Sami Nemli avec agences