Logements : risque élevé d’expulsions en Europe, selon un rapport
Étouffés par la flambée des prix de l’immobilier et de l’énergie, nombreux sont les ménages européens qui cumulent actuellement des impayés de loyers. Cet état de fait inquiète aujourd’hui deux associations qui viennent d’éditer un rapport dans lequel elles tirent la sonnette d’alarme sur une probable montée des cas d’expulsions.
Car, depuis la pandémie, 8,3% des ménages pauvres se trouvent en situation d’impayé de loyer ou de remboursement d’emprunt immobilier, alertent la Fondation Abbé-Pierre et la Fédération européenne des associations nationales travaillant avec les sans-abri (FEANTSA).
Le phénomène a d’ailleurs augmenté de 20% entre 2019 et 2020, signalent les deux organismes dans leur rapport annuel sur le mal-logement en Europe, traçant la perspective risquée de l’augmentation des expulsions.
Ce risque est d’autant plus élevé que les moratoires sur les expulsions décidées de manière temporaire du fait de la crise du Covid-19 «ont progressivement pris fin», et que la présence de millions de réfugiés ukrainiens «risque également d’augmenter une pression déjà forte sur les services d’aide aux personnes en difficulté», soulignent les auteurs du rapport.
Aujourd’hui, il s’agit d’éviter «une bombe sociale», affirme Sarah Coupechoux, chargée des questions européennes à la Fondation Abbé Pierre. Et d’ajouter que «les États de l’UE doivent prendre des mesures structurelles», citant une revalorisation des allocations logement et des minima sociaux, ainsi qu’une politique d’encadrement des loyers et de «lutte contre la spéculation immobilière».
Pour les auteurs du rapport, «il est indispensable de ne pas réduire le soutien aux ménages vulnérables, comme cela a été fait» avec les politiques européennes d’austérité, «mais au contraire de les aider à faire face à la crise des coûts de la vie», par exemple en puisant dans les plans de relance.
Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ÉCO