Développement territorial rural : l’Agence urbaine d’Agadir met les bouchées doubles
Pas moins de 335 sites ont été répertoriés dans le cadre de l’étude relative à l’inventaire des sites paysagers emblématiques et patrimoine architectural, oasien et spécifique des zones rurales et montagneuses relevant du ressort territorial de l’Agence urbaine d’Agadir. Elle permettra d’établir un outil d’aide à la décision appuyée par une application système d’information géographique (SIG).
Au-delà de sa mission de planification et surtout de gestion urbaine, l’Agence urbaine d’Agadir (AUA) s’est penchée sur un nouveau créneau. Il s’agit du développement des territoires ruraux à travers la valorisation de leurs ressources patrimoniales, notamment naturels, écologiques et architecturaux. Pas moins de 335 sites ont ainsi été répertoriés au niveau de 1.628 douars composant l’aire de l’étude afférente à l’inventaire des sites paysagers emblématiques et patrimoine architectural, oasien et spécifique des zones rurales et montagneuses relevant du ressort territorial des compétences de l’AUA. Lancée en octobre 2020, l’étude a concerné le milieu rural qui demeure une composante spatiale essentielle du ressort territorial de l’Agence urbaine. «L’objectif de ladite étude est d’asseoir une vision globale, assortie d’une méthodologie d’intervention pour la mise en valeur des sites identifiés dans l’espace rural et de dresser des orientations, mais aussi des recommandations accompagnées de projets d’intervention pour sauvegarder, mettre en valeur et préserver les sites inventoriés conformément à plusieurs paramètres», explique Amine El Idrissi Belkasmi, directeur de l’Agence urbaine d’Agadir. Il s’agit, entre autres, des dispositions urbanistiques, des dessertes et de désenclavement, de l’aménagement et de l’équipement, en plus de la mise en valeur paysagère et architecturale.
La première phase déjà livrée
La première phase de l’étude relative à l’inventaire détaillé et la classification des sites emblématiques a déjà été validée depuis juin 2021. Par la suite, deux ateliers thématiques et visites des lieux ont été tenus. Ils concernent le pays des Ida Outanane et celui de Chtouka-Ait Baha. Il va sans dire que cette démarche de développement territorial est basée essentiellement sur la spécificité rurale de chaque territoire. Elle facilitera la valorisation et l’intégration des sites culturels, naturels et paysagers dans le cadre des actions de développement territorial, notamment à travers des projets inclusifs répondant aux aspirations des populations. Outre la constitution du recueil regroupant l’ensemble des sites spécifiques à forte valeur ajoutée touristique, l’étude a permis d’établir un outil d’aide à la décision appuyée par une application système d’information géographique (SIG) et l’édition des données recueillies. Cette banque de données permettra aussi de déterminer la localisation des sites et d’étudier leurs particularités tout en mesurant leur éventuelle vulnérabilité. Pour l’Agence urbaine d’Agadir, il s’agit d’un côté de définir l’identité territoriale de l’aire de l’étude en vue de la conserver et de favoriser sa redynamisation. D’autre part, il s’agit d’anticiper les actions de conservation et de sauvegarde, notamment le réaménagement, la requalification ou la réhabilitation en faveur des partenaires locaux. Partagée entre trois composantes naturelles : la plaine, la montagne et le littoral, l’aire de l’étude se caractérise par un relief hétéroclite. Celui-ci offre une diversité paysagère qui est couverte par des documents d’urbanisme stratégique. Ils ont mis l’accent sur la vulnérabilité des espaces constituant cette aire.
Les documents d’urbanisme encadrant l’étude
Outre le Schéma régional d’aménagement du territoire (SRAT), récemment conçu, il s’agit tout d’abord du Schéma directeur d’aménagement urbain du littoral nord d’Agadir, homologué en 2004. Ce document intervient sur une frange littorale à grand intérêt naturel et écologique et préconise une gestion intégrée du littoral prenant en considération les aspects environnementaux et socioéconomiques permettant de garantir l’équilibre et la pérennité des fonctions du littoral. S’agissant du Schéma directeur d’aménagement urbain de l’agglomération du Grand Agadir, qui est en cours d’homologation, il a insisté sur la nécessité de la mise en valeur de l’identité territoriale de la région, en tant qu’outil de développement socio-économique, culturel, touristique et de loisirs. Pour le Schéma directeur d’aménagement urbain du bassin de Massa et de la zone montagneuse d’Ait Baha, en cours d’étude, il répond à la volonté de l’Administration d’organiser la croissance urbaine dans l’optique d’une maîtrise durable de l’urbanisation qui prend en compte les spécificités de la plaine et de la zone montagneuse en vue de la préserver de toute forme d’urbanisation massive irrespectueuse de l’environnement. Dans une autre perspective, cette étude traduit la vision stratégique du ministère de l’Aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville dans le milieu rural qui vise essentiellement à valoriser et sauvegarder les sites à fortes valeurs paysagère, environnementale et architecturale. Elle émane du Programme triennal 2019-2021 relatif à l’assistance architecturale dans le milieu rural, cofinancé par le ministère et la Région Souss-Massa. En complémentarité avec ladite étude, l’Agence urbaine d’Agadir élabore aussi des études de requalification, de revalorisation et de mise à niveau en faveur du territoire dans l’ensemble de ses composantes. Ces études permettent d’identifier des actions aboutissant à une banque de projets, dont le but est de rehausser la qualité paysagère, architecturale, et urbaine. Il s’agit aussi d’améliorer le cadre de vie des citoyens, notamment au niveau des centres urbains émergents en cours d’élargissement tel que L’Qliaa, Ait Amira, Tamri… ou dans des zones disposant de spécificités particulières comme la zone montagneuse de Drarga et la commune d’Imouzzar… Ces études sont élaborées en concertation avec les partenaires de l’AUA et l’ensemble des services extérieurs, en vue d’assurer leurs éventuelles mobilisations pour la mise en œuvre de certaines actions et projets émanant de ces études.
Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO Suppléments