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Agriculture 4.0. Le secteur sur la bonne voie

Parmi les piliers du déploiement de la «Stratégie nationale génération green», figure le volet de la digitalisation. Ainsi, le secteur agricole a entamé sa mue et aspire à la mise en place d’une agriculture 4.0.

Dans le cadre de l’opérationnalisation de la «Stratégie nationale génération green», le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts a initié une panoplie de chantiers à haute valeur ajoutée, afin d’assurer de meilleures performances, dans l’objectif d’œuvrer à l’assouplissement de ses missions.

En effet, la démarche de transformation digitale du ministère suit un modèle de transformation hybride avec les rôles digitaux distribués là où ils sont nécessaires.

Pour ce faire, un pilotage central assure la mise en œuvre des projets transverses ainsi que l’accompagnement et l’appui aux différentes structures du département de l’Agriculture, à travers les différents mécanismes de gouvernance mis en place, en respect des normes de qualité.

Suivi et contrôle des exploitations digitalisées
L’un des principaux projets initiés par le ministère concerne le dispositif de suivi et contrôle des exploitations bénéficiaires des subventions, au moyen d’un Algorithme d’intelligence artificielle. Selon Arrach Redouane, secrétaire général du département de l’Agriculture, «ce chantier revêt une importance de premier plan.

D’abord, il faut savoir que le Fonds de développement agricole (FDA) est un outil stratégique pour la mise en œuvre de notre politique d’investissement dans le secteur de l’agriculture. Ensuite, l’attractivité de ce secteur et la forte présence territoriale des guichets uniques font qu’il y a une forte demande».

En effet, des dizaines de milliers de dossiers sont traités chaque année. Pour gérer cette volumétrie physique et financière, assurer un service de qualité aux usagers et permettre de s’assurer de l’impact des aides octroyées, le ministère compte étendre les fonctionnalités du système d’information du FDA pour englober la localisation géographique des exploitations bénéficiaires dans un système d’information géographique (SIG : lieu de l’investissement), simplifier davantage les procédures d’octroi des aides, notamment l’accord préalable, à travers le recours aux technologies d’observation de la terre (images satellites multi-dates, drones, etc.).

«Dans ce sens, le nouveau système aura recours aux algorithmes d’intelligence artificielle pour détecter les changements d’utilisation des parcelles, l’historique d’usage en lien avec l’objet des aides, etc.», affirme Arrach Redouane. L’intelligence artificielle joue un rôle important dans ce cadre.

Toujours en lien avec le flux de dossiers, la volumétrie et les délais, son apport permet un traitement de masse des demandes sans un recours systématique aux campagnes terrain. Ceci permettra un gain conséquent de temps et de moyens ainsi qu’une amélioration de la performance du FDA.

Contrôle des exploitations
Il faut relever l’importance des contrôles effectués en vue de s’assurer que les aides sont bien utilisées aux fins pour lesquelles elles sont prévues. D’autre part, les bénéficiaires des incitations à l’investissement sont tenus de réaliser effectivement leurs projets et de maintenir les investissements dans leurs exploitations, pour des périodes qui varient en fonction de la nature des équipements.

Arrach Redouane explique que les bénéficiaires «doivent, par conséquent, respecter leurs engagements. Les contrôles sont multiples, mais certains sont plus systématiques et utilisent des algorithmes d’intelligence artificielle, comme la détection de l’occupation ou l’utilisation du sol par imagerie satellite».

Aujourd’hui, les images des satellites Mohamed VI sont transmises suivant une fréquence adaptée à toutes les situations, avec une très haute résolution. Signalons aussi le comptage des arbres sur les terrains plantés, avec un objectif qui est double : s’assurer de la réalisation de l’investissement et suivre l’impact de ces investissements à moyen et long terme.

Il est aussi question d’évaluer les infrastructures subventionnées comme les bassins d’irrigation, les étables, la superficie équipée en GG. Le couplage entre les données propres de l’exploitation, les données d’autres sources -Système national d’Identification et de traçabilité animales (SNIT), vaccination ou autres- et celles issues des images, permet d’augmenter la qualité des résultats des algorithmes.

Déploiement du projet sur le terrain
Avant de déployer cette technologie, le ministère l’a testée sur un projet pilote. «Ceci a permis de valider le concept et les algorithmes correspondants. Les résultats obtenus sont très encourageants», note notre interlocuteur. Ceci dit, la généralisation du dispositif ne se fera qu’avec le déploiement du nouveau SI FDA, lequel sera mené avec les compétences et l’expérience des équipes du ministère ainsi que le recours à toute l’infrastructure dont il dispose dans ce domaine.

Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO



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