Marché du travail : l’emploi tiré par les services et l’agriculture
642.000 postes ont été créés entre les 3e trimestres de 2020 et de 2021. Les secteurs des services et de l’agriculture sont les premiers contributeurs à cette hausse. Toutefois, force est de constater que certaines tendances ne bougent pas. En effet, le rapport du HCP relève que ce sont les jeunes, les diplômes et les femmes qui affichent le plus haut taux de chômage.
Le taux de chômage à légèrement baissé au 3e trimestre de 2021. Selon les statistiques du Haut commissariat au plan (HCP), il est passé de 12,7 à 11,8% au niveau national sur un an. Soit un recul de 0,9 point. Ainsi, 642.000 emplois ont été créés, dont 368.000 en zone urbaine et 274.000 postes en milieu rural. L’emploi rémunéré a enregistré une hausse de 572.000 postes au niveau national, parmi lesquels 187.000 en milieu rural et 385.000 postes en milieu urbain. L’emploi non rémunéré affiche, pour sa part, une création de 70.000 postes. Il résulte d’une création de 87.000 en zones rurales et d’une perte de 17.000 emplois en zones urbaines. L’emploi non rémunéré est représenté essentiellement par les aides familiales.
Selon le HCP, l’aide familiale est une personne travaillant dans une ou plusieurs entreprises pour un membre de sa famille sans être payé. Elle vit toujours chez celui pour lequel elle travaille. Une personne qui travaille pour un membre de sa famille sans habiter avec lui dans le même ménage n’est pas une «aide familiale», mais salariée ou apprentie, selon le cas. Ce sont principalement deux secteurs qui ont contribué à la création d’emplois. Il s’agit de celui des services et celui de l’agriculture, forêt et pêche.
En effet, parmi les 10.807.000 actifs occupés estimés au troisième trimestre de 2021, le secteur des services emploie près de la moitié (46,7%), suivi de l’agriculture, forêt et pêche avec 30%. Le secteur des BTP et de l’industrie (y compris l’artisanat) ont également redynamisé l’emploi avec, respectivement, 11,7% et 11,6%. A noter que près de deux tiers des actifs occupés ruraux (66,4%) exercent dans l’agriculture, tandis que la même proportion des citadins travaillent dans le secteur des services. 306.000 emplois ont été générés par le secteur des services, contre une perte de 260.000 au cours de la même période de l’année dernière et une création annuelle moyenne de 176.000 postes durant les trois années pré-pandémie. Le secteur de l’agriculture forêt et pêche, lui, a pourvu 190.000 postes, contre une perte de 258.000, une année auparavant, et une perte annuelle moyenne de 49.000 postes durant les trois années précédant la pandémie.
Pour ce qui est du BTP, 92.000 emplois ont été créés, contre une création de 1.000 postes en 2021. Tandis que l’industrie a généré 54.000 postes, contre une perte de 61.000 durant la même période, un an auparavant. Le nombre de chômeurs a baissé de 35.000, s’établissant ainsi à 1.447.000. Cette baisse est le résultat d’une réduction de 60.000 chômeurs en milieu rural et d’une augmentation de 25.000 en milieu urbain. En revanche, le taux de chômage reste, comme à l’accoutumée, important auprès des jeunes âgés de 15 à 24 ans, des diplômés et des femmes. En effet, plus de 3 jeunes sur 10 sont sans emploi, tandis que 18,7% des chômeurs détiennent un diplôme de niveau supérieur et 16,7% sont des femmes. Le taux d’activité a augmenté de 43,5% à 45,1% entre T3-2020 et T3-2021. Il atteint ainsi un niveau avoisinant celui enregistré avant la pandémie (44,9% au troisième trimestre de 2019). Le taux d’emploi a, de son côté, progressé de 1,8 point pour s’établir à 39,8%. La hausse est de 1,2 point pour les hommes, passant de 61,9 à 63,1%. Pour les femmes, même si le taux reste faible, il a néanmoins augmenté de 2,4 points, pour atteindre 17,1%. Cependant, le taux d’emploi demeure inférieur au niveau enregistré avant la pandémie (40,7% au troisième trimestre).
Tilila El Ghouari / Les Inspirations ÉCO
