Automobile: Stellantis (ex-PSA) mise sur la compétitivité du site Maroc
L’industrie automobile marocaine prend un nouveau tournant, avec la signature du troisième volet de l’écosystème automobile du groupe Stellantis (ex-PSA) au Maroc. Cette étape stratégique, qu’entame l’équipementier, conforte, une fois de plus, l’attractivité de la plateforme automobile nationale et son positionnement qui ont, désormais, atteint un niveau d’excellence sur le plan international.
«Après avoir dépassé nos précédents objectifs, nous accélérons en regardant vers l’avenir», affirme Samir Cherfan, directeur des opérations du groupe Stellantis (ex-PSA) pour la région Moyen-Orient et Afrique, jeudi 2 septembre, lors de la cérémonie de signature du troisième volet de l’écosystème automobile du groupe au Maroc. En effet, le partenariat industriel entre le Maroc et ce groupe franchit une nouvelle étape, avec la signature d’un nouvel amendement.
Ceci intervient à un moment où Stellantis vient d’annoncer que la production de l’Opel Rocks-e, nouveau véhicule électrique répondant à l’évolution des besoins de mobilité, s’effectuera dans son usine de Kénitra, aux côtés de la Citroën AMI. Qui l’eut cru, que les engagements pris le 19 juin 2015 soient entre-temps, revus à la hausse et même dépassés. «Ces engagements ont été dépassés parce que nous travaillons dans un souci de performance au cœur de notre activité. Nous œuvrons dans un esprit de transparence et de confiance qui permet à l’ensemble des équipes de performer et relever des objectifs élevés. Ce qui nous conforte et nous place dans une situation de confiance pour nous fixer des challenges encore plus ambitieux», explique le manager.
A quoi s’engage l’équipementier ?
La signature de cet accord donne une nouvelle impulsion au partenariat établi en 2015. Stellantis s’engage ainsi pour le développement du tissu fournisseur local, avec une croissance du volume d’achats au Maroc de 2.5 milliards d’Euros en 2023 et une ambition à 3 milliards d’Euros en 2025, ainsi que la création d’environ 3.000 postes d’ingénieurs et techniciens supérieurs en 2022.
Ces postes, hautement qualifiés, viennent en complément des 2.500 emplois de production déjà créés à l’usine de Kénitra. Ceci traduit le développement de la largeur et de la profondeur d’intégration locale, avec une compétitivité accrue du sourcing, en partenariat avec le Maroc, qui s’engage à soutenir les efforts d’investissements et à assurer la fourniture d’une énergie décarbonée compétitive.
Objectif : devenir 1er en termes de compétitivité à l’échelle mondiale
Dans le détail, l’accélération annoncée par le groupe automobile va porter sur la création d’emplois et le développement d’expertises afin de les hisser au meilleur niveau mondial. Nous parlons de 3.000 ingénieurs et techniciens, dont le nombre initial n’était que de 1.500, et de 40.000 heures de formation en 2021. «Aujourd’hui, les ingénieurs et techniciens marocains du groupe sont capables de monter un nouveau véhicule sur nos plateformes existantes.
Ce qui est le maximum que nous demandons à une ingénierie décentralisée», fait valoir le dirigeant. Le deuxième volet, sur lequel Stellantis se fixe des objectifs plus ambitieux, concerne la performance des achats. Aux dires de Samir Cherfan, le groupe veut augmenter son intégration locale au Maroc. Au-delà, il travaille en collaboration avec la tutelle pour augmenter la performance de la fourniture marocaine et l’amener au meilleur niveau mondial. Ce qui représente un enjeu stratégique pour la plateforme Maroc. En somme, le groupe Stellantis rajoute une pierre importante à l’édifice de sa performance au Maroc et à celle du site. Mais une telle décision ne saurait être prise de manière fortuite.
Depuis juin 2015, le site de production de Kenitra a réalisé des performances remarquables en termes de compétitivité, au vu des indicateurs chiffrés que le groupe compile et garde précieusement dans ses tiroirs.
«C’est la première fois qu’un équipementier nous ouvre ses livres et nous permet de savoir où nous nous positionnons en termes de compétitivité. Le travail que nous avons fait ensemble nous a permis de découvrir que nous sommes classés 3e au monde, en termes de compétitivité, après l’Inde (n°1) et la Chine (n°2). Nous ne l’avions jamais su ! Nous pensions être classés vingtième voire pire», explique Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique.
Désormais, le Maroc se voit suffisamment ragaillardi pour porter une ambition encore plus forte qu’auparavant, d’autant plus que le magazine américain «Automotive Industries» a démontré, il y a quelques jours, que le Maroc était en passe de devenir le hub automobile le plus compétitif. Le ministre n’a pas manqué de rappeler que «notre nouvelle ambition est de devenir leader en termes de compétitivité dans la production automobile dans le monde, avec l’avantage additionnel d’une industrie décarbonnée», admettant qu’on croit plus à de telles affirmations lorsqu’elles sont émises par d’autres. Pour atteindre ces objectifs, un travail colossal devra cependant être fourni en vue de capter chaque point de compétitivité.
Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO