Législatives 2021: Quel est le programme du prochain gouvernement?
Le chiffre, et rien d’autre que le chiffre ! Exit la sacro-sainte idéologie ainsi que les grands rêves politiques de gouvernements œuvrant pour la concrétisation d’un idéal social et économique ! Même Saad Dine El Otmani, connu pour son ton «conciliateur» et son parti célèbre pour ses positions figées, l’a finalement clamé haut et fort. Tous les scénarios sont envisageables, et aucune mouvance politique n’est plus inscrite dans la case des ennemis irréductibles. Cela voudrait-il dire que l’on pourrait voir, en septembre prochain, un PJD main dans la main avec un PAM ou avec des membres posant sur une photo de groupe avec ceux d’un FGD ? Qu’en sera-t-il, par ailleurs, des programmes gouvernementaux issus de telles alliances ? Il était déjà complexe de faire converger les avis de partis idéologiquement proches, pour tracer une vision de mandature. La tâche promet d’être encore plus ardue, maintenant que les barrières sont tombées. En sortira-t-on avec de la rupture dans la continuité ou de la continuité dans la rupture ? Tout dépendra de la docilité des uns et des autres, de l’intensité du jeu des forces en présence dans la future majorité, mais aussi de la stratégie du meneur de peloton gouvernemental. Ce qui est positif, heureusement, c’est que de grands chantiers stratégiques sont déjà mis sur les rails, et la prochaine équipe devra s’aligner dessus, quelles que soient ses orientations. Citons, parmi ces dernières, l’édification du Nouveau modèle de développement, la généralisation de la protection sociale et la régionalisation avancée. Dans ces dossiers, ce n’est pas l’adhésion qui fera la différence, mais l’ingénierie qui y sera déployée pour traduire la vision d’un pays en actions, et dans un second temps, en changements sociétaux. Cela nous renvoie, encore une fois, à l’importance de l’idéologie politique, de la synergie des actions et de la cohésion des partenaires. Bref, des notions sur lesquelles le facteur arithmétique donne le sentiment d’avoir pris le dessus, car seul les scores semblent prévaloir désormais, et «nothing else matters» !
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO