Les partis politiques appelés à mettre fin à la charité électorale
Tous les partis politiques veulent des élections «propres» et tous demandent que l’administration fasse preuve de neutralité positive dans l’organisation de ce rendez-vous important rendu d’autant plus crucial par tous les chantiers nationaux en cours. Une attente légitime, dira-t-on, car chaque formation veut courir son sprint dans les meilleures conditions possibles surtout que le quotient électoral donne un goût différent à cette course.
En effet, l’Intérieur doit jouer son rôle en renforçant le contrôle et les organes de supervision auront également à ouvrir grand les yeux pour détecter les moindres dérapages. Et les partis, alors ? Ne dit-on pas que charité bien ordonnée commence d’abord par soi-même ? Déjà, en interne, chaque formation devra s’assurer de sélectionner minutieusement les candidats à qui elle confie la responsabilité de la représenter. Exit donc les «cartes brûlées» qui règnent en maîtres sur certaines zones, depuis de longues décennies, mais que les partis accréditent chaque fois car leur montée sur le podium est plus que garantie, par un moyen ou un autre. Appeler à la garantie d’un climat d’intégrité et de transparence pour le déroulement des élections, nécessite que l’on s’aligne déjà soi-même sur les règles de la déontologie politique.
Justement, cette démarche commence lorsqu’on admet, par exemple, qu’une campagne électorale -notamment dans le monde rural- n’est pas synonyme de «moussem électoral», avec tambours et trompettes, puis méchoui et enveloppes. Cela ne saurait non plus se résumer à des salles remplies à bloc de «figurants» qui ne connaissent du parti que le sigle qu’on leur a demandé de cocher quand arrivera le jour « J ». Une campagne électorale n’est pas non plus une opération de distribution de dons et de bons… les exemples sont légion et les aberrations aussi, hélas! Et tant que nous ne nous défaisons pas de ces pratiques, le jeu continuera d’être faussé, rendant le score final fade et sans aucune pertinence. Inutile donc de venir, par la suite, se demander pourquoi les citoyens zappent le feuilleton politique.
Meriem Allam / Les Inspirations Éco