L’AMMC dévoile sa nouvelle feuille de route
Après avoir déroulé le bilan de son plan d’action 2017-2020, l’Autorité marocaine du marché des capitaux a dévoilé les contours de sa nouvelle feuille de route 2021-2023. Un programme qui a du s’adapter au contexte actuel marqué par la crise sanitaire et qui intègre les différentes mutations auquelles doit faire face l’économie nationale.
Aujourd’hui plus que jamais, l’économie marocaine a besoin d’un marché des capitaux efficace et efficient. Après avoir élaboré un premier plan d’action 2017-2020 visant à renforcer la confiance des épargnants, l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) s’est attelée à la mise en place d’une nouvelle feuille à horizon 2023, axée sur l’attractivité et la compétitivité du marché.
«Après la survenue de la pandémie, il s’est avéré que le marché des capitaux a été sous-exploité, alors qu’il aurait pu être utilisé comme une alternative de financement et de placement», commente Nezha Hayat, présidente de l’Autorité.
C’est dans ce sens que le nouveau plan triennal 2021-2023 a tenu à prendre en compte les enseignements et les défis de la crise sanitaire en vue de contribuer à l’édification d’une économie attractive et plus compétitive. Pour aboutir à un marché des capitaux au service du financement de la relance économique, l’Autorité a décidé de décliner son plan stratégique en 4 grands piliers répartis sur 10 leviers d’actions prioritaires. Le premier pilier œuvre à faciliter le recours au financement par le biais du marché des capitaux.
L’idée étant de placer au cœur des réflexions sur la relance économique, l’ensemble du tissu productif et particulièrement les petites et moyennes entreprises (PME) considérées comme les moteurs de l’économie marocaine. Cela passera dans un premier temps par l’adoption d’une approche et de solutions plus adaptées aux besoins des entreprises et des porteurs de projets. Une offre plus diversifiée qui sera accompagnée d’un cadre législatif et réglementaire «moderne, flexible et évolutif», à même de soutenir et dynamiser le marché et les acteurs qui y opèrent.
Afin d’accompagner au mieux les épargnants et rendre le marché plus accessible au grand public, l’AMMC s’engage à renforcer son dispositif d’éducation financière. Elle veillera également au développement du programme d’habilitation qui sera consolidé et élargi. Le déploiement d’une certification internationale en faveur de certaines fonctions est également prévu. Le deuxième pilier du plan stratégique vise à consolider la compétitivité du marché des capitaux à travers l’ouverture aux dernières innovations de l’industrie financière. Il s’agira de mettre en place un cadre sécurisé, une régulation adaptée et une veille rapprochée des risques potentiels pour les investisseurs. Cela suppose également d’appréhender les évolutions à venir et les perspectives offertes par les dernières technologies qui, parfois, bouleversent les modèles classiques de financement et de régulation.
«Les efforts seront au même titre que ceux déployés pour le déploiement des OPCI…La mobilisation de l’AMMC pour la mise en place d’un cadre réglementaire adapté a pu attirer jusqu’à présent 9 sociétés de gestion et 8 fonds agréés. Ce nombre est amené à doubler dans les mois à venir», assure Nezha Hayat.
Pour l’heure, l’AMMC apporte actuellement une attention particulière à la finance durable, les instruments Shariaa Compliant et au Crowdfunding. Ce qui pousse l’autorité a multiplier les travaux et les participations aux programmes internationaux en vue de renforcer ses capacités et enrichir ses connaissances relatives aux évolutions des marchés. Le troisième pilier du plan stratégique de l’AMMC revient, quant à lui, sur le renforcement de sa vigilance et de la protection de l’épargne.
Sa concrétisation repose sur le déploiement de la nouvelle approche de supervision depuis 2019, année à partir de laquelle le dispositif de transparence des émetteurs a également été sensiblement rehaussé. Un programme de modernisation des outils de supervision en lien avec les technologies innovantes est prévu afin de renforcer les capacités de gestion, de structuration et d’analyse des données. Et comme la transparence du marché représente un facteur clé de la confiance des épargnants, l’AMMC met un point d’honneur sur la qualité du dialogue avec les émetteurs et tient à les accompagner dans leur communication financière et extra-financière.
De nouveaux outils d’évaluation de la qualité des reportings ESG seront développés avec un partenaire international de référence dans l’objectif d’en améliorer la pertinence et l’utilité pour les utilisateurs. Afin de préserver l’intégrité et le bon fonctionnement du marché, l’AMMC a également élaboré une feuille de route en ligne avec les recommandations du GAFI pour le renforcement du dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux. À l’ère de la modernisation des processus, l’AMMC tient à intégrer sa transformation digitale dans son nouveau plan stratégique. Pour se faire, l’Autorité assure compter sur l’implication de ses collaborateurs et poursuivre les efforts de valorisation et d’accompagnement de ses forces vives.
Aïda Lô / Les Inspirations Éco