Maroc

Audit : l’intérêt grandit pour le co-commissariat aux comptes !

C’est l’une des quatre nouvelles tendances qui ressort de l’enquête que le cabinet Edelman Intelligence a réalisée pour Mazars, dans 12 pays dont le Maroc, afin d’identifier les perceptions et les besoins des entreprises et des représentants de comités d’audit concernant l’audit et leurs commissaires aux comptes actuels. Les détails.

Du nouveau à venir en matière d’audit ! Face aux multiples faillites d’entreprise que la crise sanitaire a occasionnées, et aux questions que se posent légitimement les entreprises sur la qualité des services qu’elles sont en droit d’attendre, Mazars a voulu en savoir plus. C’est dans ce dessein qu’il a chargé un cabinet de recherche indépendant, en l’occurrence Edelman Intelligence, de sonder «le cœur et les reins» du marché mondial en ce qui concerne les attentes et l’orientation future de l’audit. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Mazars n’est pas déçu, loin de là ! En effet, l’enquête, menée auprès d’un échantillon de 500 décideurs en matière d’audit dans 12 pays dont le Maroc, révèle qu’une évolution de l’audit est nécessaire et, comme d’autres métiers, il va falloir changer de paradigme. En sondant le marché sur ses attentes concernant l’audit et les professionnels qui le réalisent, l’enquête apporte un éclairage nouveau sur quatre «mythes».

61% des dirigeants d’entreprises s’attendent à ce que l’audit instaure l’assurance et la confiance aux investisseurs
Premièrement, elle montre que, contrairement à ce qui est annoncé partout, les principaux objectifs d’un audit ne sont pas uniquement la détection de la fraude et la lutte contre la corruption. L’audit permettrait plutôt de gagner en objectivité, en confiance et d’améliorer la performance. En effet, interrogés sur ce qu’un audit leur apporte en plus de «fournir une opinion objective sur les états financiers», 61% des dirigeants d’entreprises déclarent attendre d’un audit qu’il apporte «assurance et confiance aux investisseurs, parties prenantes et autorités de réglementation» et 52% «l’amélioration des performances». Seuls 34% déclarent attendre qu’un audit contribue à prévenir les fraudes. Deuxièmement, l’enquête relève que l’innovation technologique constitue un levier majeur de valeur et qu’il va falloir aussi digitaliser le métier d’auditeur où on pense déjà à la robotique. Mais elle met également en exergue un bémol, en remarquant que les compétences humaines, dont les compétences non techniques telles que l’écoute, la connaissance de l’activité et l’analyse critique, restent des qualités essentielles irremplaçables par les machines en matière d’audit. 96% des personnes interrogées sont en effet favorables à l’utilisation de nouvelles technologies dans l’audit. Selon elles, les NTIC permettraient de gagner du temps (93%), à l’auditeur de se concentrer sur les tâches à plus grande valeur ajoutée (92%) et de donner plus de temps aux auditeurs pour analyser et challenger les données (92%). Même si l’adhésion à la digitalisation est très forte, l’enquête montre que la connaissance de l’activité, la capacité à comprendre la société et à travailler avec ses équipes ainsi que la stabilité et la réalisation d’un travail de qualité constante sont d’autres critères de sélection sur lesquels les entreprises misent beaucoup.

96% des personnes interrogées souhaitent que les auditeurs élargissent l’éventail de leurs services
Le troisième «mythe» sur lequel le sondage de Mazars, réalisé par Edelman intelligence, apporte un éclairage, ce sont les services d’audit. Selon le sondage, le marché attend des services d’audit couvrant un éventail plus vaste de domaines et que des lignes directrices sur la portée et les moyens de l’audit soient tracées plus clairement. Environ 96% des personnes interrogées souhaitent que les auditeurs élargissent l’éventail de leurs services. Plus des deux tiers (67%) déclarent «apprécier totalement» le fait que leurs auditeurs élargissent leur gamme de services et 29% supplémentaires disent «apprécier assez» cet aspect. Une forte majorité des personnes interrogées serait favorable à ce que les auditeurs rassurent sur la performance financière et extra-financière mais également à ce qu’ils dispensent une formation à leurs équipes. Parmi les services qui pourraient être proposés par les auditeurs figurent la formation (78%) et une assurance portant sur la confidentialité ou sécurité des données (59%), le développement durable (53%), le contrôle interne (52%), la diversité et l’intégration (51%).

87% des personnes interrogées sont favorables à un co-commissariat aux comptes
Last but not least, l’enquête a révèle que les entreprises témoignent un réel intérêt pour le co-commissariat aux comptes et que, contrairement à l‘idée que les cabinets d’audit se faisaient, le co-commissariat aux comptes est bien compris et même souhaité. 89% des personnes répondent «bien savoir ce qu’est le co-commissariat aux comptes» : 62% savent «très bien» et 27% savent «bien». 87% des personnes interrogées sont favorables à un co-commissariat aux comptes, dont 50% «très favorables» et 37% «assez favorables». Parmi les personnes ayant déjà expérimenté le co-commissariat aux comptes, 88% y sont favorables et plus de la moitié d’entre elles (54%) y sont «très favorables». Qu’en est-il au Maroc ? Voir entretien. 

Aziz Diouf / Les Inspirations Éco



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