Réseau ferré : la BAD accompagne l’ONCF
La Banque africaine de développement (BAD) accompagne le développement et la modernisation du secteur ferroviaire marocain à travers d’importants financements. En effet, l’institution financière continentale souligne, dans un communiqué, avoir mobilisé 300 millions d’euros en faveur de l’Office national des chemins de fer (ONCF), pour financer, notamment, le projet d’augmentation de la capacité de l’axe ferroviaire Tanger-Marrakech. Dans les détails, ce financement a permis d’augmenter le nombre de voies ferrées, de moderniser la signalisation, de bâtir de nombreux ouvrages comme la gare dernière génération de Casa-Port, et de construire le poste central de commande de la signalisation, précise la BAD.
L’institution financière assure également que le rail s’est rapidement imposé comme un mode de transport privilégié pour de nombreux acteurs économiques au Maroc, rappelant que le réseau ferroviaire du royaume a doublé sa capacité de transport de marchandises, de 20 trains par jour en 2010 à 40 en 2020. Ce qui vaut, aujourd’hui, au Maroc de disposer d’«un réseau ferré moderne, sûr et fiable, une infrastructure à la pointe de la technologie».
Mohamed Rabie Khlie, DG de l’ONCF, estime que «la banque ne se limite pas seulement à un simple financement, elle apporte aussi un accompagnement soutenu». En effet, explique-t-il, «au-delà du financement à un prix préférentiel, nous avons bénéficié d’un accompagnement technique des équipes de la banque». Et le responsable de rappeler que la BAD accompagne l’ONCF depuis les années 1990. Rabie Khlie indique, par ailleurs, que la modernisation du réseau ferré n’est pas le seul objectif de l’ONCF qui espère doubler, voire tripler le nombre de passagers dans le réseau. L’exploitant du réseau ferroviaire national s’inscrit également dans une logique de développement du fret logistique pour accompagner le développement socio-économique du Maroc, note-t-il. Pour sa part, Ahmed Bouhaltit, directeur de l’ingénierie à l’ONCF, souligne que le réseau ferroviaire a connu une révolution au cours des dix dernières années. À titre d’exemple, il cite la ligne à grande vitesse, le dédoublement des voies vers Marrakech, le triplement des voies entre Kénitra et Casablanca ainsi que la modernisation du système d’exploitation qui est devenu «beaucoup plus intelligent et efficace». Le développement de l’offre de transport de marchandises a favorisé l’émergence de nouveaux pôles industriels dans le royaume. «En se dotant d’infrastructures ferroviaires modernes, le Maroc a su attirer de nombreux investisseurs, notamment dans le secteur automobile», est-il indiqué. C’est le cas du groupe PSA.
«Le réseau ferroviaire est, pour nous, très important», reconnaît Souhail Tantaoui, responsable «Flux Aval» au sein de la filiale marocaine du géant français de l’automobile. Ce dernier relève que chaque jour, deux trains transportent chacun 280 véhicules, ce qui «nous permet d’évacuer notre production quotidienne vers le port Tanger Med pour l’exporter ensuite vers l’Europe et à travers le monde». Selon lui, «le train est ponctuel et a des avantages en termes de délais, puisqu’il évite la circulation sur route de l’équivalent de 35 camions par jour pour acheminer nos véhicules». En outre, rappelons que le Maroc s’était fixé comme objectif, en 2020, de faire passer son réseau ferroviaire à 4.410 km à l’horizon 2040 et cible 132 millions de passagers par an pour un investissement de 39 milliards de dollars, soit 375 MMDH. Selon le schéma directeur de l’ONCF, le Maroc disposera, à terme, de 1.100 km de LGV (Marrakech-Agadir, Rabat-Fès, Casa-Marrakech, Fès-Oujda…), de 1.600 km d’extension du réseau conventionnel (Tanger-Tétouan, Agadir-Taroudant, Oujda-Nador, Agadir-Laâyoune-Dakhla, etc.), de 100 km de connexions portuaires et de 1.610 km d’amélioration de la robustesse du réseau existant. Ce vaste projet devrait générer près de 300.000 emplois.
Mariama Ndoye / Les Inspirations Éco