Au Maroc, le trafic aérien continue sa dégringolade
Alors que la fermeture des frontières entre le Maroc et ses partenaires se poursuit, dans le royaume, le trafic aérien continue sa dégringolade. Pour la compagnie nationale aérienne, les pertes sont énormes.
Dans une zone de turbulence depuis le début de la crise liée à la pandémie de la Covid-19, le secteur de l’aérien peine toujours à sortir la tête hors des nuages. Si, partout dans le monde, le tableau est presque le même, au Maroc le trafic aérien poursuit sa dégringolade.
Dans les aéroports nationaux, c’est le calme plat. Alors que le trafic aérien poursuit sa baisse sous l’effet de la crise sanitaire de la Covid-19, seuls quelque 1.466.634 de passagers ont été accueillis au niveau des aéroports du Maroc au titre des trois premiers mois de cette année. Selon l’Office national des aéroports (ONDA), les arrivées dans le royaume sont en forte baisse (70,16%) par rapport à fin mars 2020. Dans le détail, poursuit la même source, l’aéroport Mohammed V a enregistré 714.851 passagers, en baisse de 62,87%, suivi de Tanger (136.302), Marrakech (134.095) et Nador (86.380) précise l’ONDA dans un communiqué. «Pour le seul mois de mars, les aéroports du royaume ont enregistré un volume de trafic commercial passager de 400.863 passagers, en repli de 57,44% par rapport à mars 2020», explique l’Office, ajoutant que l’aéroport Mohammed V, qui représente près de la moitié du trafic passagers global, a accusé, en mars, une baisse de 42,62% par rapport au même mois de l’année 2020, soit 192.610 passagers.
L’aéroport Tanger Ibn Battouta, qui occupe depuis le mois de février la 2e place dans le classement des aéroports en termes de nombre de passagers, a, pour sa part, connu un fléchissement de l’ordre de 19,94%, accueillant 41.399 passagers.
Par ailleurs, l’ONDA note qu’avec 120.032 passagers accueillis en mars 2021, le trafic aérien domestique a enregistré une régression de l’ordre de 1,74% par rapport au mois de mars 2020. S’agissant du trafic aérien international, qui représente 70% du trafic global, il a enregistré une baisse de 65,74% par rapport à mars 2020, s’établissant ainsi à 280.831 passagers. Cette baisse concerne tous les marchés, notamment celui de l’Europe qui représente plus de 70% du trafic aérien global, avec une régression de 70,32%. L’Office fait également état d’une régression de 46,61% des mouvements d’avions à 4.891 en mars, ajoutant que l’aéroport Mohammed V s’est accaparé 48,62% de ce trafic, Tanger Ibn Battouta 12,21% et Marrakech Menara 7,32%.
Pour ce qui est du fret aérien, il a enregistré une hausse de l’ordre de 26,09% par rapport au mois de mars 2020 et a ainsi atteint 6.563,51 tonnes, relève la même source. L’ONDA ne s’est pas attardé sur les pertes engendrées par la baisse du trafic aérien, mais «il est clair que les dégâts sont énormes», estime une source interne de la compagnie aérienne nationale sans pour autant avancer de chiffres. «Juste pour vous donner une idée, poursuit notre interlocuteur, plus 85% des lignes opérées par la RAM à l’international sont actuellement fermées». Si les principales destinations de la compagnie, l’Europe en particulier, sont durement impactées, les routes secondaires, essentiellement vers l’Afrique ne sont pas épargnées. «Nous n’avons que trois lignes opérationnelles vers le reste de l’Afrique, à savoir Dakar, Abidjan et Nouakchott», souligne notre source. La seule consolation, c’est qu’il y a encore de l’espoir avec la campagne de vaccination. «Nous espérons que les choses reviendront à la normale une fois qu’on aura vacciné un nombre critique de personnes au Maroc ainsi que dans les pays partenaires», conclut notre interlocuteur. Or, si jusqu’ici, le Maroc a fait preuve d’agilité en matière d’acquisition et de distribution des vaccins auprès de sa population, les prochaines livraisons sont encore tributaires des humeurs du marché mondial de vaccins.
Khadim Mbaye / Les Inspirations Éco