Attractivité des villes : un nouveau diagnostic gouvernemental
La relance économique attendue dans les douze régions du pays oblige aujourd’hui le gouvernement à renforcer la veille territoriale, de sorte à mieux connaître les attentes des régions durant cette période, ainsi qu’à mettre en place une politique d’accompagnement adaptée au potentiel de chaque ville. Le diagnostic nouvellement réalisé par le département des Finances indique que cinq «classes d’attractivité économique» ont été identifiées au sein de 32 territoires au regard de l’attractivité économique de ces derniers.
Selon la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), il s’agit des provinces et préfectures ayant une attractivité productive, soit «la capacité du territoire à attirer des activités nouvelles et des facteurs de production», ainsi que de celles qui «jouissent d’une attractivité résidentielle». Pour le département des Finances, les deux pôles productifs urbains de Rabat et Casablanca ont été classés zones à forte attractivité productive. «Rabat a une connotation administrative, d’où l’importance de l’emploi public, soit 29% de la population active occupée, tandis que Casablanca exerce une forte attractivité pour le secteur privé, avec 60% de la population active occupée», précisent les nouvelles données collectées. «Ces deux destinations profitent de la littoralisation accrue des activités productives et de l’urbanisation», souligne le diagnostic, qui met aussi en avant la capacité des deux pôles à drainer les actifs qualifiés avec, respectivement, 33% et 22% de la population active, ainsi que la population active de nationalité étrangère, respectivement de 2,6% et 1%.
Plusieurs atouts à revaloriser
Les principaux constats du gouvernement concernent la mise en valeur du potentiel de 10 régions, en dehors de la contribution exceptionnelle des deux villes locomotives du pays que sont Casablanca et Rabat. C’est le cas des deux préfectures de Marrakech et d’Agadir, qui disposent d’atouts touristiques certains et qui sont classées parmi les zones à forte attractivité résidentielle pour les touristes. «L’héliotropisme, qui exerce une attraction des populations actives ou retraitées d’un pays ou d’une région vers une région plus ensoleillée, est l’un des facteurs favorables à l’installation des touristes au sein de ces deux destinations», relève l’analyse du DEPF.
Par conséquent, elles se distinguent par leur forte fréquentation touristique avec respectivement 2,6 millions et 1,1 millions de touristes, et par l’ampleur de l’emploi dans le secteur du tourisme, soit respectivement 9,7% et 7,5% de l’emploi total. La troisième catégorie identifiée regroupe Tanger et Fès, classées zones à attractivités productive et touristique moyennes. «Elles se distinguent par une attractivité moyennement forte aux actifs qualifiés, en réalisant des parts respectives de 12% et 15% de la population active, et aux hauts cadres, autour de 2% de la population active», indique le diagnostic du département des Finances. À noter que plusieurs villes de petite ou moyenne taille présentent plusieurs facteurs de décollage économique. Il s’agit notamment de Nouaceur, Salé, Skhirat-Témara, Mohammedia et Inezgane, identifiées comme des zones à attractivité résidentielle pour les salariés travaillant en dehors de leur zone de résidence.
«Ces provinces profitent en conséquence du dynamisme de l’emploi des pôles productifs voisins, de l’offre résidentielle locale et d’une infrastructure de base les reliant aux grands pôles», indique la note gouvernementale.
Pour leur part, les provinces de Settat, Khémisset, Taza, Khénifra et Safi sont des zones à attractivité productive pour les travailleurs indépendants. «Cette classe englobe majoritairement les provinces de l’intérieur du Maroc qui accueillent plus d’un tiers des travailleurs indépendants de la population active occupée», ajoute la même source.
Younes Bennajah / Les Inspirations Éco