Enseignement préscolaire : les députés finalisent leur vision
Le projet de rapport parlementaire sur l’enseignement préscolaire a été finalisé, dans l’objectif d’assurer un suivi rigoureux dans sa généralisation.
Les députés accélèrent le processus d’élaboration de l’évaluation portant sur la mise en œuvre de la généralisation des classes du préscolaire. En effet, la commission thématique dédiée a été chargée de finaliser un rapport qui fait le point sur les réalisations, ainsi que sur les contraintes rencontrées pour respecter le calendrier imposé par la Charte de la réforme du système éducatif. Une réunion finale est attendue aujourd’hui, précédant la présentation du rapport en plénière, en raison de l’importance cruciale de ce chantier pour l’amélioration des aptitudes des élèves marocains.
Les données collectées par la commission thématique montrent que les objectifs tracés pour l’enseignement préscolaire pourraient être atteints avant l’échéance fixée, et le programme de généralisation a enregistré un avancement de 65% au sein du monde rural. Le plan d’action tracé couvre quant à lui des interventions spécifiques sur les différents lieux d’implantation des classes, et devra actionner les différents leviers liés à la petite enfance au sein de l’enseignement public. La commission s’est également basée sur les résultats de la saisine opérée par le Parlement au Conseil supérieur de l’éducation. Les prévisions pour les deux prochaines années attestent de la hausse de la demande, avec un taux de 39% attendu, et la lutte contre les disparités en matière d’accès à l’éducation seront le principal souci des députés durant la rentrée 2021-2022.
Au niveau régional, l’implication des associations de parents d’élèves dans la définition des priorités éducatives reste également une urgence, parallèlement au suivi des projets menés dans le cadre de partenariats impliquant les associations. Un siège au sein de l’établissement devra également être mis en place afin de permettre à ces structures de mener à bien leurs missions. Dans le même registre, la préparation de la carte scolaire pour la prochaine rentrée sera dominée par les mesures devant assurer une présence plus équilibrée des classes du préscolaire. Plusieurs conventions-cadres ont déjà été signées avec les académies régionales de l’éducation et de la formation (AREF) pour améliorer le processus de création et de continuité de la gestion des nouvelles classes.
La moyenne annuelle évaluée
Le diagnostic des députés laisse entrevoir une accélération de la cadence d’ouverture de classes dans les zones urbaines et rurales. Les données des élus indiquent que 4.541 nouvelles classes ont été ouvertes durant cette rentrée, avec la mobilisation de 6.583 éducateurs dans le préscolaire. Concernant les effectifs inscrits, plus de 110.000 élèves ont été inscrits dans un réseau de classes qui recense actuellement 47.682 classes du préscolaire au sein des établissements publics.
Le volet de la qualité du contenu des programmes, ainsi que l’amélioration des compétences des éducateurs forment l’ossature de la feuille de route des membres de la commission thématique. Un cadre référenciel des compétences pour les éducateurs est en pleine préparation, et le guide des procédures d’aides financières aux associations a aussi été édité. Les modèles types de convention de partenariat pour la gestion des classes du primaire devront aussi focaliser l’attention. Pour rappel, la dotation budgétaire prévue par le gouvernement s’élève à plus de 1,5 MMDH ; elle devra permettre d’atteindre l’objectif tracé pour 2022, à savoir atteindre plus d’un million d’inscrits dans le préscolaire. Enfin, la liste des projets de construction et d’équipement des classes montre que plus de 900 MDH seront consacrés à la construction de 3.170 entités, tandis que 3.871 classes du préscolaire seront équipées.
Les pistes d’amélioration proposées
La contribution des parlementaires consiste à lister une série de recommandations qui précisent les objectifs de la carte de la généralisation. Plusieurs leviers d’amélioration seront proposés ; ils se rapportent essentiellement à l’élargissement de l’offre, à l’implication du privé, à la gouvernance du système ainsi qu’à l’épineuse question du manque de ressources humaines. Des efforts supplémentaires devront être déployés, essentiellement pour l’adoption d’une démarche anticipative relative à l’enregistrement des nouveaux élèves, à la lutte contre l’encombrement des classes, à la requalification des espaces pédagogiques, au matériel scolaire, à l’amélioration des mesures visant la qualité de l’enseignement et, enfin, au renforcement de la gouvernance. La préparation de la carte scolaire pour la prochaine rentrée sera par conséquent dominée par les mesures destinées à assurer une présence plus équilibrée des classes du préscolaire, ainsi que par le renforcement des équipements pédagogiques.
Younes Bennajah / Les Inspirations Éco