Politique

Enseignement préscolaire : les députés préparent leur bilan

La commission thématique parlementaire chargée de l’évaluation des politiques publiques dans le domaine de l’enseignement préscolaire a entamé l’examen de son rapport final.

Le suivi des programmes d’amélioration de l’offre préscolaire est l’un des sujets auxquels les députés accordent une attention particulière, dans le cadre du schéma de réforme de l’éducation. Hier, lundi, la commission thématique formée par les élus de la Chambre des représentants a discuté la première mouture du rapport qui sera finalisé par cette structure, afin de présenter des conclusions qui synthétisent l’avis des différents des groupes parlementaires représentés. Les membres de la commission ont pu effectuer plusieurs visites dans les régions pour évaluer l’implication des intervenants dans la mise en œuvre du programme national de généralisation, ainsi que les mesures prises en vue d’assurer une équité régionale dans l’offre éducative réservée aux enfants préscolarisés. Ils se sont aussi focalisés sur les modes de financement afin d’assurer la pérennité des classes ouvertes, en plus de la qualité du contenu pédagogique. Pour Hassan Adili, membre de la commission thématique, «un rapport détaillé sera présenté en plénière au Parlement, avec une évaluation qui s’étale sur les vingt dernières années. Il devra présenter les perspectives du programme». L’objectif de la généralisation reste particulièrement surveillé, et d’autres mécanismes seront passés en revue par les membres de la commission thématique, notamment l’équité territoriale de l’offre ainsi que la hausse attendue des effectifs au cours des prochaines années scolaires. À souligner que la Chambre des représentants a déjà demandé l’avis du Conseil supérieur de l’éducation dans ce sens, en vue de délimiter le cadre dans lequel s’inscrit le travail de la commission, et de remédier aux principaux obstacles aux efforts de généralisation.

Les données des députés
La lutte contre les disparités en matière d’accès à l’éducation sera le principal enjeu. Au niveau régional, l’implication des associations de parents d’élèves dans la définition des priorités éducatives demeure une urgence, parallèlement au suivi des projets menés dans le cadre de partenariats impliquant les associations. Un conseil devra également être mis en place au sein de l’établissement afin de permettre à ces structures de mener à bien leurs missions. L’élargissement de l’offre, l’implication du privé, la gouvernance du système ainsi que l’épineuse question du cruel manque de ressources humaines sont autant d’éléments focalisant l’attention au sein de la première instance législative. Par ordre d’importance, le groupe du travail parlementaire liste l’adoption d’une démarche anticipative pour l’enregistrement des nouveaux élèves, la lutte contre l’encombrement des classes, la requalification des espaces pédagogiques, le matériel scolaire, l’élargissement de l’offre, le soutien social, l’amélioration des mesures visant la qualité de l’enseignement et, enfin, le renforcement de la gouvernance. Parmi les obstacles relevés figure l’absence de visibilité sur le déficit en ressources humaines, qu’il s’agisse des fonctionnaires ou des instituteurs, par rapport aux besoins des enfants dont la tranche d’âge correspond à l’enseignement préscolaire. Pour rappel, s’il y a amélioration du taux d’obtention du certificat de l’enseignement primaire, qui avoisine aujourd’hui les 90%, ce pourcentage semble «cacher des disparités entre les régions, de même qu’il ne donne pas une idée claire sur les élèves qui ont obtenu ce certificat après avoir redoublé», indiquent les données des députés. Pour ce qui est des contraintes, les principales actions envisagées concernent la hausse de la contribution de l’État à ce segment. De plus, l’implication des parents dans la préparation de la valise pédagogique qui sera dispensée aux enfants demeure faible.

Plusieurs enjeux en vue de la prochaine rentrée

La finalisation de la carte scolaire pour la rentrée scolaire 2021-2022 sera marquée par les mesures devant assurer une présence plus homogène des classes du préscolaire dans les différentes régions. Plusieurs conventions-cadres ont déjà été signées avec les académies régionales d’enseignement et de formation (AREF) pour améliorer le processus de création et assurer la continuité de la gestion des classes qui seront ouvertes, sachant que le taux d’inscription actuel est de 57%. L’une des pistes préconisées au sein de la Chambre des représentants consiste à soustraire le préscolaire de la logique de marché et à faire de son accès un outil d’atténuation des inégalités. La qualité de l’enseignement dispensé aux enfants figure elle aussi parmi les grandes priorités. L’évaluation devra être faite par des inspecteurs et des conseillers de formateurs en vue du suivi des pratiques pédagogiques qui répondent aux besoins réels des enfants en âge de rejoindre le préscolaire, mais aussi de la prise en charge éducative des enfants de 4 et 5 ans.

Sanae Raqui / Les Inspirations Éco



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