Pluviométrie et agriculture: les bonnes nouvelles d’Akhannouch
Grâce aux dernières pluies, le cumul des précipitations a atteint 184 mm, soit l’équivalent de la pluviométrie d’une année normale, selon Aziz Akhannouch. En comparaison avec la saison précédente, ce cumul représente une augmentation de 42% par rapport à la même période de la campagne précédente.
« Grâce aux pluies qui ont touché une bonne partie du territoire national, depuis fin octobre 2020 jusqu’à aujourd’hui, nous avons pu combler le déficit pluviométrique enregistré au cours de cette saison», a affirmé Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural, des eaux et forêts, lundi au parlement. Grâce à ces pluies, la moyenne des précipitations a atteint, au 21 janvier 2021, un cumul de 184 mm, soit l’équivalent de la pluviométrie d’une année normale.
En comparaison avec la saison précédente, ce cumul représente une augmentation de 42 % par rapport à la même période de la campagne précédente qui avait enregistré 120,3 mm. S’agissant de la campagne céréalière, marquée par l’accélération du rythme des emblavements, Akhannouch a rappelé l’importance de la régularité des précipitations. « La campagne se solde sur de bonnes performances quand la pluviométrie est constante avec des conditions favorables. Dans ce sens, la production frôle 100 millions de quintaux », a souligné le ministre. Par contre, « si les conditions ne sont pas favorables, les agriculteurs s’orientent systématiquement vers d’autres cultures plus rentables », a-t-il précisé dans son intervention sous la coupole à propos de l’autosuffisance alimentaire. Selon le ministre de l’Agriculture, les céréales génèrent un revenu de 3.500 DH/ha alors que les autres cultures dépassent ce montant pour se situer entre 6.000 et 10.000 DH/ha, soit 20 MMDH de perte de valeur ajoutée.
Avancement de l’installation des cultures
Selon Akhannouch, les dernières pluies ont eu un impact positif sur le secteur agricole. Au 22 janvier 2021, la superficie emblavée en cultures principales d’automne a atteint plus de 5,35 millions hectares, dont 9 % en terres irrigués, soit également une évolution de 9 % en comparaison avec l’année précédente. L’emblavement a été marqué par une prédominance du travail mécanique des sols qui a concerné près de 94 % de la superficie travaillée, soit 51.000 ha emblavés en céréales. Pour les ventes de semences, 1,193 million de quintaux de semences homologués ont été acquises par les agricultures, soit 75% du stock actuel. Quant à la superficie semée en céréales d’automne, elle s’élève à 4,880 millions ha dont 9 % au niveau de terres irriguées. Cette superficie concerne les principales cultures céréalières sur 4,2 millions ha, soit 86 % du programme. Notons que 51.000 ha ont été semés entre le 15 et 22 janvier 2021.
Pour les légumineuses, les cultures s’étalent sur 173.00 ha, soit 4 % de hausse par rapport à la campagne précédente. S’agissant des légumes d’automne, elles concernent 100.000 ha, soit 96% du programmé tracé au cours de cette saison. Parallèlement, le programme des légumes hivernaux a été déjà activé. Il concerne 15.000 ha, soit 18 % du programme qui cible 85.000 ha. Cette superficie produira l’équivalent de 2,7 millions de tonnes alors que les cultures fourragères concernent 5.400 ha. Rappelons que les principales espèces de cultures maraichères d’hiver sont : la pomme de terre (38 % de la superficie programmée), l’oignon (21 %), la pastèque et melon (11,5 %), carotte et navet (6 %), légumineuses en vert (5 %) et la tomate (3 %). S’agissant de la culture sucrière, elle a connu une contraction en raison de la pénurie d’eau (barrage à usage agricole), passant de 53.600 ha programmés lors de cette année contre 56.400 ha au cours de l’année précédente. Déjà, une superficie de 46.000 ha a été déjà plantée, ce qui représente 86 % du programme prévu.
Les exportations maintiennent leur dynamique
Concernant les exportations, le Maroc a exporté 474.900 tonnes de fruits et légumes du premier septembre 2020 au 20 janvier 2021. Selon Aziz Akhannouch, cette quantité représente une hausse de 9% par rapport à la saison précédente. Il s’agit notamment de 260.100 tonnes de tomates, soit 1% d’évolution de cette culture et 286.300 d’agrumes avec une augmentation de 12%. De plus, le jus de fruits et nectar se sont soldés sur 21.200 tonnes à l’export, soit 28 % de progression en plus de 69.800 tonnes de fraise congelée (+2 %). Pour les produits halieutiques, malgré la baisse de la valeur à cause de l’instabilité du marché selon le ministre, les exportations ont atteint l’équivalent de 813.300 tonnes, soit une évolution de 7 %. Pour l’assurance agricole, 1,5 millions ha ont bénéficié de l’assurance multirisque pour les céréales et légumineuses en plus de 50.000 ha pour l’arboriculture. Par ailleurs, les réserves des barrages à usage agricole ont atteint 5,81 milliards m3, soit un taux de remplissage actuel de l’ordre de 43 %.
Cochenille : 7 génotypes généralisés
Interpellé sur la filière des plantes aromatiques et médicinales (PAM), le ministre a fait savoir que cette filière s’étale sur une superficie de 800.000 ha. La production e la filière PAM est de l’ordre de 35.000 ha. Cette branche assure aussi un demi-million de journées de travail en faveur de la population rurale avec un chiffre à l’export avoisinant 615 MDH. Pour la rationalisation de ce couvert végétal, 75 coopératives ont été déjà créées. Elles regroupent 51.000 adhérents. Au sujet du traitement de la cochenille du cactus, le ministre a annoncé le développement de 7 génotypes résistant à la cochenille qui seront généralisés à partir de ce mois.
Yassine Saber / Les Inspirations Éco