Maroc

Délais de paiement : les délais se rallongent

L’étude réalisée par Inforisk sur les impacts de la Covid-19 sur les performances des entreprises marocaines, révèle que les délais de paiement se sont rallongés de 60 jours. Ces dernières s’attendent à un repli de 32% de leur chiffre d’affaires en moyenne cette année. Un constat alarmant !

C’est un rallongement de 60 jours en moyenne en matière de délais de paiement, qui a été constaté chez les entreprises marocaines depuis le début de la crise sanitaire. Une hausse jugée alarmante, selon la nouvelle étude «Impacts Covid-19 sur les entreprises, état des lieux, analyse et perspectives 2020» publiée par Inforisk, leader de l’information légale et financière au Maroc et au Maghreb. Ainsi, les délais clients chez les TPE en 2020 sont de 272 jours, contre 212 jours en 2018. Cette dégradation est constatée depuis mars dernier auprès des entreprises sondées par Inforisk. Chez les PME, les délais de paiement sont estimés à 178 jours, contre 113 jours en 2018. Pour ce qui est des grandes entreprises, les délais se sont hissés à 143 jours en 2020, contre 88 en 2018. Lors de la présentation de l’étude à la presse, le management d’Inforisk a estimé que d’ici la fin de l’année, «les défaillances devraient progresser assez fortement avec une augmentation prévue de 15% en 2020. Sur le premier trimestre 2021, cette hausse pourrait atteindre 25%».

Dans le détail, l’étude montre que ces délais se sont rallongés de plus de 60 jours pour 43% des entreprises sondées, et ont augmenté de 31 à 60 jours pour 22% de ces entreprises. 82% des sondées affirment avoir plus de mal à recouvrer leurs créances, et seules 20% affirment que la crise n’a eu aucun impact sur les délais de paiement de leurs clients. Afin d’améliorer ces délais, l’étude a passé en revue une batterie de propositions présentées par l’échantillon étudié. En effet, les entreprises proposent d’imposer le respect des délais de paiement légaux et l’application systématique des pénalités de retard. Elles préconisent également la mise en place d’intérêts de retard pour les paiements au-delà de 120 jours, l’instauration de sanctions pécuniaires pour les entreprises dépassant les délais et l’assouplissement de l’octroi des crédits bancaires. Concernant les marchés publics, les entreprises sondées souhaitent que le paiement se fasse en temps et en heure, et demandent la limitation de l’accès à ces marchés pour toutes celles qui ne respectent par les délais légaux. Les entreprises sondées proposent en outre la non-déductibilité de la TVA pour toute facture au-delà de 120 jours. Il est à préciser que l’étude d’Inforisk a été réalisée à travers la participation de plus de 2.029 entreprises des douze régions du royaume, enregistrant une moyenne de quinze ans d’existence. Les entreprises sondées sont en majorité des TPE (55%) et PME (26%), alors que les GE constituent 9%. 245 d’entre elles opèrent à l’export.

Performances en baisse
Pour ce qui est de la santé financière des entreprises marocaines, Inforisk annonce «une baisse moyenne de chiffre d’affaires 2020 estimée à 32%». De plus, compte tenu des nombreuses variables existantes, les entreprises interrogées ont encore très peu de visibilité sur une éventuelle reprise de leur activité en 2021. D’ailleurs, l’analyse d’Inforisk démontre que la crise sanitaire aura un coût pour les entreprises, en termes de baisse de chiffre d’affaires, de l’ordre de 412 MMDH cumulé, comparé à 2019. Pour Inforisk, et selon les réponses fournies au questionnaire, les trois branches d’activité les plus impactées en 2020 seraient les agences de voyage, les hôtels et restaurants et la location de véhicules.

Dans ce sens, les agences de voyage estiment que leur chiffre d’affaires 2020 devrait en moyenne baisser de 54%. En revanche, en 2020, les branches d’activité les moins impactées en termes de baisse de chiffres d’affaires seraient les télécoms, l’agroalimentaire et la santé. L’étude indique aussi que les entreprises de l’échantillon, qui comptent entre 0 et 10 salariés, estiment que leur chiffres d’affaires devrait baisser de 40% par rapport à 2019, alors que les grandes entreprises s’attendent à une baisse de 25%. Concernant l’impact de la crise sur l’emploi, l’étude relève que les entreprises sondées envisagent une réduction des effectifs de plus de 50% en 2020. Dans ce cadre, celles opérant dans les secteurs des hôtels et restaurants et de la location de voitures envisagent une réduction de 66% de leurs effectifs actuels, alors que celles œuvrant dans l’industrie du textile et les agences de voyages prévoient des baisses respectives de 65% et 64%.

Sanae Raqui / Les Inspirations Éco



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